Une réunion de crise entre les joueurs et l'Italien, réputé inflexible, devait être tenue dimanche soir. A en croire le défenseur John Terry, déchu de son capitanat en février par Capello, elle promettait: "On va peut-être avoir aussi un gars renvoyé", a-t-il déclaré en allusion au sort du Français Nicolas Anelka.
L'ambiance ne peut être mieux illustrée que par sa description de la manière dont l'Italien exprime son mécontentement: "Il jette des choses dans le vestiaire, il frappe des choses dans le vestiaire..." Le conflit remonte à la conférence de presse de Capello après le 0-0 contre l'Algérie. Capello y a donné l'impression d'ouvrir le parapluie en prévision d'un fiasco et a critiqué ses joueurs, expliquant que le problème de l'attaquant Wayne Rooney était "dans sa tête", ou que l'équipe avait "peur".
Cette accusation est "offensante", selon Terry qui a insisté sur le fait qu'il s'exprimait "au nom des joueurs". David James a également eu du mal à cacher son agacement: "Il a dit ça ? OK...", a déclaré le gardien qui supporte mal la "recette habituelle" de Capello, consistant à annoncer son équipe deux heures avant la rencontre.
Einstein à la rescousse. Selon Terry, les cadres veulent la titularisation de l'ailier gauche Joe Cole, oublié par Capello. "Il est avec Wayne Rooney le seul qui peut ouvrir une défense", a plaidé Terry.
Autre motif de mécontentement, déjà suggéré par Rooney, le choix de Capello de couper son équipe du monde, d'interdire de séjour les "Wags", les compagnes des joueurs. "Je ne vais pas vous mentir. On s'ennuie un peu...", a reconnu Terry.
"Je ne suis pas certain qu'il change ses méthodes", a reconnu le défenseur dans une déclaration rapportée par l’AFP.
"Mais si nous avons le sentiment que quelque chose doit changer, nous devons au pays et au sélectionneur de le dire. Si ça ne plaît pas au sélectionneur ou à tel ou tel joueur, qu'est-ce que ça peut faire ?" Mais Capello n'a jamais accepté les récriminations de joueurs qui, à ses yeux, sont là pour appliquer ses consignes. "Le dialogue, ce n'est pas le truc de Capello", expliquait son président à l'AC Milan, Silvio Berlusconi. L'Italien est confronté à la perspective d'être le premier sélectionneur de l'Angleterre éliminé en phase de poules depuis 1958. A en juger par ses premières réactions aux critiques ("Je n'ai pas commis d'erreur"), il est peu probable qu'il lâche.
Quitte à courir le risque de donner raison à l'ancien international Gareth Southgate citant Albert Einstein dans le Sunday Times: "La définition de la folie, c'est de continuer sans relâche à faire la même chose en attendant un résultat différent"...