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C’est un chef à 1.000 km/h: en plus de diriger les plus grands orchestres, dont celui de la Philharmonie de Paris, le chef anglais Daniel Harding s’apprête à piloter des avions de ligne.
D’une main, le chef de l’Orchestre de Paris prépare le programme du 50e anniversaire de sa formation, héritière de la prestigieuse Société des concerts et dirigée dans le passé par Karajan et Barenboim. De l’autre, il traque dans son planning surchargé les trous où loger les heures de vol.
A 42 ans, Daniel Harding garde une allure de Tintin, mèche rebelle et enthousiasme volubile, surtout lorsqu’il parle cockpits et simulateurs de vols.
Depuis trois ans, il mène ses deux passions en parallèle, sans parler des voyages pour aller diriger l’autre orchestre dont il est chef principal à Stockholm (Orchestre symphonique de la radio suédoise) ou les formations qui l’invitent à Berlin, Vienne, Milan en Italie, Dresde ou Munich en Allemagne.
“C’est un hyperactif”, soupire son entourage à l’Orchestre de Paris, qui a dû s’habituer aux absences de ce chef d’orchestre qui manie la baguette depuis l’âge de 17 ans.
L’été dernier, il avait dû renoncer au Festival lyrique d’Aix-en-Provence (sud-est de la France), à cause d’un poignet dans le plâtre. Rien à voir avec l’avion... c’était un accident de vélo! “Complètement stupide”, lance-t-il en frottant son poignet.
“C’était une grosse déception, parce que j’ai passé dix ans au Festival d’Aix-en-Provence, entre 1998 et 2007, avec le Mahler Chamber Orchestra. Mes enfants ont des souvenirs magnifiques du festival!”
Avant d’être un fidèle du Festival d’Aix, Daniel Harding, né à Oxford, a étudié la trompette, rejoint le National Youth Orchestra et a été l’assistant de Simon Rattle à Birmingham en Angleterre, avant de travailler avec Claudio Abbado à Berlin.
Son énergie et son sens du tempo le font remarquer à Paris en 1995, alors qu’il remplace Simon Rattle au pied levé au théâtre du Châtelet, puis à Aix pour un “Don Giovanni” mis en scène par Peter Brook en 1998.
Cette énergie, il l’a sentie vaciller après 20 ans de direction, à la quarantaine. Il se lance alors dans l’aviation et n’en démord pas: “Ça m’a fait tellement de bien ! Je pense que je dirige mieux depuis. Si je prends un peu de recul, le fait d’avoir autre chose dans la vie me fait du bien.”
Dans l’apprentissage de pilote de ligne, il aime la précision, la rationalité, qui l’aident à mieux supporter “le monde pas toujours rationnel de la musique”.
“Et puis c’est important de respirer. Certains le font en allant à la plage, moi c’est l’aviation”. Bien sûr, “depuis trois ans, je n’ai pas un moment de libre”, avoue-t-il.
“Mais je pense qu’avoir une double vie, c’est très sain. Regardez mon collègue John Eliot Gardiner, qui élève des vaches dans sa ferme biologique du Dorset (région rurale au sud-ouest de Londres, ndlr), tout le voisinage vient acheter sa viande bio chez lui !”
Si tout va bien, Daniel Harding franchira dans les mois qui viennent les dernières étapes pour piloter un Airbus A320 ou un Boeing 737. Il a déjà la licence pour être co-pilote.
“Il y a un côté esthétique à voir la planète d’en haut, je suis fasciné par la nature et le fait de danser avec”, dit-il dans son français imagé, avec un zeste d’accent. “Mais surtout, j’aime le côté structuré, technique de l’aviation, qui existe aussi dans la musique.”
Une énorme montre sur son poignet donne toutes les indications possibles, et à la maison, cockpit et simulateur de vol font depuis longtemps partie des meubles. “J’en avais déjà un tout petit, mais ça n’était pas très perfectionné”, rappelle-t-il.
Que se passera-t-il quand il aura sa licence complète ? Va-t-il devenir pilote de ligne ? Il élude la question, tout en remarquant “qu’au bout de 25 ans de direction d’orchestre à raison de 40 à 45 semaines par an, j’ai bien mérité un congé sabbatique !”
D’une main, le chef de l’Orchestre de Paris prépare le programme du 50e anniversaire de sa formation, héritière de la prestigieuse Société des concerts et dirigée dans le passé par Karajan et Barenboim. De l’autre, il traque dans son planning surchargé les trous où loger les heures de vol.
A 42 ans, Daniel Harding garde une allure de Tintin, mèche rebelle et enthousiasme volubile, surtout lorsqu’il parle cockpits et simulateurs de vols.
Depuis trois ans, il mène ses deux passions en parallèle, sans parler des voyages pour aller diriger l’autre orchestre dont il est chef principal à Stockholm (Orchestre symphonique de la radio suédoise) ou les formations qui l’invitent à Berlin, Vienne, Milan en Italie, Dresde ou Munich en Allemagne.
“C’est un hyperactif”, soupire son entourage à l’Orchestre de Paris, qui a dû s’habituer aux absences de ce chef d’orchestre qui manie la baguette depuis l’âge de 17 ans.
L’été dernier, il avait dû renoncer au Festival lyrique d’Aix-en-Provence (sud-est de la France), à cause d’un poignet dans le plâtre. Rien à voir avec l’avion... c’était un accident de vélo! “Complètement stupide”, lance-t-il en frottant son poignet.
“C’était une grosse déception, parce que j’ai passé dix ans au Festival d’Aix-en-Provence, entre 1998 et 2007, avec le Mahler Chamber Orchestra. Mes enfants ont des souvenirs magnifiques du festival!”
Avant d’être un fidèle du Festival d’Aix, Daniel Harding, né à Oxford, a étudié la trompette, rejoint le National Youth Orchestra et a été l’assistant de Simon Rattle à Birmingham en Angleterre, avant de travailler avec Claudio Abbado à Berlin.
Son énergie et son sens du tempo le font remarquer à Paris en 1995, alors qu’il remplace Simon Rattle au pied levé au théâtre du Châtelet, puis à Aix pour un “Don Giovanni” mis en scène par Peter Brook en 1998.
Cette énergie, il l’a sentie vaciller après 20 ans de direction, à la quarantaine. Il se lance alors dans l’aviation et n’en démord pas: “Ça m’a fait tellement de bien ! Je pense que je dirige mieux depuis. Si je prends un peu de recul, le fait d’avoir autre chose dans la vie me fait du bien.”
Dans l’apprentissage de pilote de ligne, il aime la précision, la rationalité, qui l’aident à mieux supporter “le monde pas toujours rationnel de la musique”.
“Et puis c’est important de respirer. Certains le font en allant à la plage, moi c’est l’aviation”. Bien sûr, “depuis trois ans, je n’ai pas un moment de libre”, avoue-t-il.
“Mais je pense qu’avoir une double vie, c’est très sain. Regardez mon collègue John Eliot Gardiner, qui élève des vaches dans sa ferme biologique du Dorset (région rurale au sud-ouest de Londres, ndlr), tout le voisinage vient acheter sa viande bio chez lui !”
Si tout va bien, Daniel Harding franchira dans les mois qui viennent les dernières étapes pour piloter un Airbus A320 ou un Boeing 737. Il a déjà la licence pour être co-pilote.
“Il y a un côté esthétique à voir la planète d’en haut, je suis fasciné par la nature et le fait de danser avec”, dit-il dans son français imagé, avec un zeste d’accent. “Mais surtout, j’aime le côté structuré, technique de l’aviation, qui existe aussi dans la musique.”
Une énorme montre sur son poignet donne toutes les indications possibles, et à la maison, cockpit et simulateur de vol font depuis longtemps partie des meubles. “J’en avais déjà un tout petit, mais ça n’était pas très perfectionné”, rappelle-t-il.
Que se passera-t-il quand il aura sa licence complète ? Va-t-il devenir pilote de ligne ? Il élude la question, tout en remarquant “qu’au bout de 25 ans de direction d’orchestre à raison de 40 à 45 semaines par an, j’ai bien mérité un congé sabbatique !”