Les patrons du contre-espionnage, de la sécurité présidentielle et de la garde républicaine, tous haut gradés de l'armée algérienne, ont été remplacés vendredi et samedi, ont précisé les quotidiens El Watan et Liberté ainsi que la chaîne de télévision Ennahar.
Les autorités n'ont pas confirmé ces importants remaniements, et il était donc impossible dans l'immédiat de préciser s'il s'agissait de sanctions ou de mises à la retraite.
Selon le quotidien El Watan, les changements sont dus à des "erreurs". Un "accident" se serait produit la semaine dernière quand deux agents chargés de la sécurité présidentielle ont tiré par "négligence" des coups de feu dans la résidence de Zeralda (ouest d'Alger) où se repose le président Abdelaziz Bouteflika, provoquant une panique générale, écrit-il.
Le directeur de la sécurité intérieure (DSI, contre-espionnage), Ali Bendaoud, a été remplacé par un haut gradé des services de sécurité dont l'identité n'a pas été dévoilée, selon les médias. Il était le numéro deux des puissants services de renseignement qu'il a longtemps représenté en Suisse et en France. Il avait été nommé à la tête du DSI en septembre 2013 dans la cadre d'une restructuration du Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS).
Le général Ahmed Moulay Meliani a été remplacé à la tête de la garde républicaine par le général Ben Ali Ben Ali, qui dirigeait jusque-là, la cinquième région militaire (Constantine-est).
Le troisième remaniement touche le service de la direction générale et la sécurité présidentielle : le général Djamel Kehal Medjdoub, en poste depuis dix ans, a été remplacé par le général Nacer Habchi.
Réélu pour un quatrième mandat en avril 2014, Bouteflika, chef suprême des forces armées et ministre de la Défense, est très affaibli depuis qu'il a été victime d'un AVC en 2013. Il s'exprime difficilement et ne se déplace qu'en fauteuil roulant.L'opposition réclame régulièrement son départ du pouvoir, estimant qu'il ne peut mener à bien les affaires du pays.
L'armée algérienne est en première ligne dans la lutte contre les groupes jihadistes qui continuent d'endeuiller le pays malgré la mise en œuvre d'une réconciliation nationale après une décennie de guerre civile qui a fait 200.000 morts dans les années 1990.
Le groupe Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a revendiqué le 17 juillet une embuscade contre l'armée au sud-ouest d'Alger qui a fait une dizaine de morts parmi les soldats, l'attaque la plus meurtrière contre les militaires depuis plus d'un an.
Les violences impliquant les islamistes armés ont considérablement baissé d'intensité ces dernières années en Algérie.
Certaines régions comme Boumerdès ou Tizi Ouzou, en Kabylie, à l'est d'Alger, continuent cependant d'enregistrer des attaques attribuées à des groupes se réclamant d'Aqmi ou de l'organisation jihadiste Etat islamique (EI).