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Pourtant, cette annonce n’a rien de nouveau. Le ministre a, en effet, déclaré, il y a un mois, que les différents tests de conduite devront se faire dans les règles de l'art et que l'administration prendra le temps qu'il faudra pour s'assurer que le (la) candidat(e) est véritablement apte à conduire. Mais, encore une fois, le ministre n’a pas jugé utile de préciser si, a priori, le coût du permis ne devrait pas augmenter et si les jeunes conducteurs ne paieront pas le prix de ce prolongement de la période d'apprentissage. Najib Boulif n’a pas jugé non plus utile d’expliquer pourquoi il a décidé de prolonger la durée de la formation alors que la tendance au niveau mondial est à la réduction des cursus. En France, une réforme a été engagée récemment pour ramener, dans deux ans, ce délai à 45 jours, soit la moitié de la période actuellement requise. Il s’agit d’une mise à niveau de l’existant par rapport à la directive européenne sur le permis de conduire.
Autre question est non des moindres : la prolongation de ce délai d’attente garantira-t-elle une bonne formation ? Qu’en est-il de la mise à niveau des auto-écoles chargées de dispenser cette formation ? Le prolongement préconisé ne risquera-t-il pas de se traduire par une augmentation du nombre de chauffards qui écument les routes sans permis de conduire ? Et last but not least, qu’en est-il du contrat-programme destiné, dans son premier volet, à améliorer la qualité de la formation pratique dispensée par les auto-écoles ? Un objectif conditionné par l’élaboration du programme national de formation à la conduite prévu par l’article 243 du Code de la route.
Pour les professionnels du secteur, les six mois de formation prévus ne posent pas problème. La vraie question est celle du coût de celle-ci. « Nous avons déjà entendu parler de cette mesure à plusieurs reprise mais nous n’avons rien vu venir. Pourtant, notre première préoccupation est de savoir s’il y aura ou non augmentation des tarifs. Car il serait insensé de dispenser une formation de six mois aux prix actuellement en vigueur et qui varient entre 1.500 et 2.000 DH pour une période maximale de trois mois », nous a expliqué Souahil, un gérant d’auto-école à Rabat. Même son de cloche de cet autre gérant d’auto-école à Agadir, estimant qu’un cursus de six mois suppose un redoublement d’efforts. « Les candidats confrontés à des délais d'attente de plusieurs mois sont contraints de prendre de nombreuses leçons pour se maintenir à niveau. Et chaque mois de plus se traduira par une charge financière supplémentaire pour le candidat et l’auto-école », nous a-t-il déclaré.
Ces deux professionnels sont, néanmoins, unanimes à considérer que l’application de cette mesure ne sera pas adéquate. Ils se posent des questions à propos de la partie qui sera chargée d’attester que les jeunes conducteurs ont passé les six mois requis dans telle ou telle auto-école. Ceci d’autant plus que la concurrence déloyale entre ces dernières risque de pervertir l’essence même de cette mesure. « Certains gérants d’auto-écoles sans scrupules ne chercheront que le lucre et seront prêts à brader les prix et les durées de formation pour une poignée de dirhams. Pour eux, peu importe la formation de qualité, l’essentiel est de faire bénéficier, le plus tôt possible, leurs clients du précieux sésame», nous a confié notre source de Rabat qui ne semble pas mâcher ses mots. Pour elle, cette mesure comme tant d’autres proposées par Boulif ne sont qu’un mauvais plagiat de lois et réglementations étrangères fort éloignées de la réalité marocaine. « C’est le cas par exemple pour la formation en mécanique alors que la plupart des voitures actuelles disposent d’équipements électroniques embarqués dont la réparation exige des connaissances autrement plus sophistiquées et qui n’ont rien à voir avec la mécanique», a-t-elle lâché avec humour.
L'Assemblée nationale a voté de nouvelles mesures proposées par le gouvernement et les socialistes pour réduire à 45 jours le délai d'attente à l'examen du permis de conduire.
Dans les départements où le délai moyen entre deux présentations d'un même candidat à l'épreuve pratique du permis B dépasse 45 jours, les préfectures pourront recourir à des agents publics ou contractuels, habilités et formés, comme examinateurs et en nombre suffisant pour garantir que le délai n'excède pas ces 45 jours, prévoit un amendement du gouvernement à l'article 9 du projet de loi Macron.
Ce délai de 45 jours est celui préconisé par la directive européenne sur le permis de conduire. Le délai d'attente moyen pour se présenter à l'examen était de 98 jours en 2013, mais il y a de fortes variations selon les régions (plus de 5 mois en Ile-de-France contre moins d'un mois dans le Limousin).
Source : Le Figaro