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Signé Alain Tixier, spécialiste des documentaires télévisés, notamment pour Ushuaia, le film fait découvrir le travail formidable de cette Belge, née d'un père vétérinaire au Congo, et qui a consacré une grande partie de sa vie "au seul grand singe" existant dans ce pays africain francophone.
Beni, auquel Emmanuel Curtil a prêté sa voix, va réapprendre la vie en communauté avec ses congénères au sanctuaire de Lola ya Bonobo ("paradis des bonobos" en langue locale) créé par Claudine André près de Kinshasa. Très joueurs mais aussi très tendres et formidablement intelligents (ces grands singes ont 98,7% de gènes communs avec les humains), les petits pensionnaires sont suivis par une équipe de "mamans" humaines pendant leurs premières années.
Formés à la vie en groupe, ils apprennent à faire face à toutes sortes de difficultés, l'eau, les serpents, les conflits entre mâles, etc., avant leur transfert dans une zone protégée plus vaste mais toujours dans le sanctuaire, qui continue de les nourrir.
La Fondation Brigitte Bardot finance la nourriture de ces bonobos depuis 9 ans à raison de 43.200 euros par an, ce qui représente environ 9 tonnes de fruits et légumes par mois achetés surtout aux maraîchers locaux.
Après une série de tests organisés par une primatologue, Beni, 4 ans, remporte la meilleure note et sera sélectionné pour la réintroduction dans la forêt primaire, dans le film comme dans la réalité.
Un premier groupe de neuf bonobos a été déposé en juin 2009 par Claudine André et son équipe, près de Basankusu (nord-ouest), dans une forêt marécageuse de 20.000 hectares d'où cette espèce aurait disparu depuis les années 1980.
"Mardi, j'ai été informée qu'une nouvelle aventure est en route avec la réintroduction de onze autres bonobos dans leur habitat naturel", a-t-elle annoncé à l'AFP. Ils seront introduits en trois vagues pour renforcer progressivement le premier groupe déjà bien adapté.
La disparition des bonobos est imputable aux guerres dévastatrices successives et à la pratique du braconnage pour la viande de brousse, alors que cette espèce menacée est officiellement protégée. Selon des estimations, il resterait entre 5.000 et 10.000 bonobos en RDC. Mme André ne donne pas de chiffre, précisant qu'elle a refusé de mettre des colliers électroniques à ses protégés, qui sont surveillés par des pisteurs.
Les relations avec la population riveraine de la réserve? "Ca se passe très bien, nous faisons de la conservation intégrée", a-t-elle expliqué.
En échange de la protection des grands singes, qui peuvent vivre jusqu'à 60 ans, l'association de Mme André, les Amis des Bonobos du Congo, "aide les villageois par l'éducation, la santé et la création d'associations locales" pour réorganiser la vie quotidienne après la guerre.
"Nous allons aussi fournir des pompes pour puiser l'eau potable et envoyer des formateurs pour leur apprendre à mieux pêcher et cultiver la terre."
"Dans la réserve on a vu un éléphant, un léopard, des hordes de singes qui reviennent parce qu'on ne chasse pas dans ces 20.000 hectares. Maintenant il reste à savoir si les populations locales ne pensent pas que je suis venue leur fournir un formidable garde-manger", a-t-elle conclu.