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Une légende de la piste avec l’aura d’une rockstar: Usain Bolt restera dans les annales comme un champion hors norme ayant révolutionné le sprint et l’athlétisme, aussi bien par ses immenses exploits que par une “cool attitude” devenue son image de marque.
Le Jamaïcain a clos sa carrière déjà légendaire sur une blessure samedi à Londres en finale du 4x100 m, une crampe alors qu’il était à la lutte pour le titre avec la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, une semaine après sa dernière course individuelle sur 100 m, gâchée par le triomphe de son rival mal aimé Justin Gatlin.
Son compteur est désormais irrémédiablement arrêté à 14 médailles mondiales. Mais les seules évocations de son exceptionnelle carrière et de son palmarès ahurissant ne suffiraient pas à résumer son empreinte sur le monde du sport.
Le président de la Fédération internationale (IAAF) Sebastian Coe a bien situé l’enjeu pour l’avenir de sa discipline, qui perdra bien plus qu’un athlète à l’issue des Mondiaux-2017 de Londres. “Je n’ai pas le souvenir de quelqu’un qui ait eu un tel impact depuis Mohammed Ali”, déclarait-il en préambule de “ses” Mondiaux.
Il y a d’abord un parcours unique et une domination sans partage sur le sprint durant près de dix ans: huit médailles d’or aux JO et 11 titres de champion du monde (un record), agrémentés de deux chronos prodigieux (9 sec 58 sur 100 m, 19 sec 19 sur 200 m).
Sur l’Olympe de l’athlétisme, le coureur de 30 ans n’est devancé que par deux autres géants: le Finlandais Paavo Nurmi, fondeur et crossman dans les années 1920, et l’Américain Carl Lewis, sprinteur et sauteur en longueur de génie à la fin du XXe siècle. Deux monuments que Bolt avait rejoints à Rio, avant de perdre a posteriori son titre sur le relais 4x100 m des JO-2008 à Pékin, la faute à un contrôle positif rétroactif de l’un de ses équipiers, Nesta Carter.
“J’espère que j’ai mis la barre suffisamment haut pour que personne ne puisse le refaire. J’ai prouvé que je suis le plus grand de ce sport et, pour moi, c’est une mission accomplie”, affirmait cet adepte des +punchlines+ après son ultime triplé olympique en 2016.
Mais au-delà de cette incroyable moisson et de ses chronos supersoniques, c’est sa personnalité et son charisme qui ont forgé sa réputation, faisant de chacune de ses apparitions un événement.
Bolt a crevé l’écran grâce à sa décontraction, son éternel sourire et son sens du spectacle, dans une discipline longtemps marquée par les postures intimidantes de coureurs roulant des mécaniques avant le départ. Une joie de vivre et une fraîcheur renforcées par un physique singulier chez les sprinteurs (1,96 m, 94 kg), à mille lieux des physiques trapus habituellement en vogue.
Avec Bolt, le show ne s’est jamais limité aux courses. Le Jamaïcain, avec sa bouille et sa bonne humeur, a cassé tous les codes en vigueur dans le milieu de l’athlétisme. En témoignent cette samba improvisée en fin de conférence de presse avec des danseuses brésiliennes avant le début des épreuves à Rio et son désormais célébrissime signe de l’Eclair. Ou encore ce lancer de javelot en pleine nuit dans un stade olympique vide, quelques heures après sa 3e médaille d’or brésilienne. Juste pour le fun.
Il est même apparu à Rio comme le sauveur de l’athlétisme gangrené par les affaires de dopage et de corruption. Face à Justin Gatlin, ressuscité et revenu soudainement au premier plan après une suspension, Bolt, ce géant au CV sans tâche et déjà au-dessus du lot chez les juniors, devait sauvegarder la crédibilité de son sport. En terrassant l’Américain, il s’était mué en superhéros, renforçant encore un peu plus sa légende.
Sa défaite, face au même Gatlin samedi à Londres, ne le rend finalement que plus humain.
Son équipementier, Puma, l’a compris et exploite à fond le potentiel marketing d’un athlète dont les revenus annuels ont été estimés par le magazine Forbes à 34,2 millions de dollars, dont 94% issus de ses sponsors. Passionné de football, Bolt aura même droit à son avatar dans le jeu video PES 2018, ce qui en dit long sur son côté +bankable+.
Et sur l’incommensurable vide qu’il laissera dans le monde de l’athlétisme, sport cerné par des scandales et dont l’image est au plus bas.
Le Jamaïcain a clos sa carrière déjà légendaire sur une blessure samedi à Londres en finale du 4x100 m, une crampe alors qu’il était à la lutte pour le titre avec la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, une semaine après sa dernière course individuelle sur 100 m, gâchée par le triomphe de son rival mal aimé Justin Gatlin.
Son compteur est désormais irrémédiablement arrêté à 14 médailles mondiales. Mais les seules évocations de son exceptionnelle carrière et de son palmarès ahurissant ne suffiraient pas à résumer son empreinte sur le monde du sport.
Le président de la Fédération internationale (IAAF) Sebastian Coe a bien situé l’enjeu pour l’avenir de sa discipline, qui perdra bien plus qu’un athlète à l’issue des Mondiaux-2017 de Londres. “Je n’ai pas le souvenir de quelqu’un qui ait eu un tel impact depuis Mohammed Ali”, déclarait-il en préambule de “ses” Mondiaux.
Il y a d’abord un parcours unique et une domination sans partage sur le sprint durant près de dix ans: huit médailles d’or aux JO et 11 titres de champion du monde (un record), agrémentés de deux chronos prodigieux (9 sec 58 sur 100 m, 19 sec 19 sur 200 m).
Sur l’Olympe de l’athlétisme, le coureur de 30 ans n’est devancé que par deux autres géants: le Finlandais Paavo Nurmi, fondeur et crossman dans les années 1920, et l’Américain Carl Lewis, sprinteur et sauteur en longueur de génie à la fin du XXe siècle. Deux monuments que Bolt avait rejoints à Rio, avant de perdre a posteriori son titre sur le relais 4x100 m des JO-2008 à Pékin, la faute à un contrôle positif rétroactif de l’un de ses équipiers, Nesta Carter.
“J’espère que j’ai mis la barre suffisamment haut pour que personne ne puisse le refaire. J’ai prouvé que je suis le plus grand de ce sport et, pour moi, c’est une mission accomplie”, affirmait cet adepte des +punchlines+ après son ultime triplé olympique en 2016.
Mais au-delà de cette incroyable moisson et de ses chronos supersoniques, c’est sa personnalité et son charisme qui ont forgé sa réputation, faisant de chacune de ses apparitions un événement.
Bolt a crevé l’écran grâce à sa décontraction, son éternel sourire et son sens du spectacle, dans une discipline longtemps marquée par les postures intimidantes de coureurs roulant des mécaniques avant le départ. Une joie de vivre et une fraîcheur renforcées par un physique singulier chez les sprinteurs (1,96 m, 94 kg), à mille lieux des physiques trapus habituellement en vogue.
Avec Bolt, le show ne s’est jamais limité aux courses. Le Jamaïcain, avec sa bouille et sa bonne humeur, a cassé tous les codes en vigueur dans le milieu de l’athlétisme. En témoignent cette samba improvisée en fin de conférence de presse avec des danseuses brésiliennes avant le début des épreuves à Rio et son désormais célébrissime signe de l’Eclair. Ou encore ce lancer de javelot en pleine nuit dans un stade olympique vide, quelques heures après sa 3e médaille d’or brésilienne. Juste pour le fun.
Il est même apparu à Rio comme le sauveur de l’athlétisme gangrené par les affaires de dopage et de corruption. Face à Justin Gatlin, ressuscité et revenu soudainement au premier plan après une suspension, Bolt, ce géant au CV sans tâche et déjà au-dessus du lot chez les juniors, devait sauvegarder la crédibilité de son sport. En terrassant l’Américain, il s’était mué en superhéros, renforçant encore un peu plus sa légende.
Sa défaite, face au même Gatlin samedi à Londres, ne le rend finalement que plus humain.
Son équipementier, Puma, l’a compris et exploite à fond le potentiel marketing d’un athlète dont les revenus annuels ont été estimés par le magazine Forbes à 34,2 millions de dollars, dont 94% issus de ses sponsors. Passionné de football, Bolt aura même droit à son avatar dans le jeu video PES 2018, ce qui en dit long sur son côté +bankable+.
Et sur l’incommensurable vide qu’il laissera dans le monde de l’athlétisme, sport cerné par des scandales et dont l’image est au plus bas.