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Des chercheurs se penchent sur les défis de la langue arabe à l'ère du numérique et de l'IA
Mohammedia: La ville des fleurs mérite bien son nom. L'ancienne Fedala a connu un formidable essor avec l'indépendance. Ville emblème de notre mouvement vers le progrès et la modernisation. Située entre deux monstres sacrés, Casablanca et Rabat, elle a su tirer son épingle du jeu: elle est une ville aux atouts indéniables: touristique, industriel et agricole. Elle a vu également l'émergence d'une élite sportive, culturelle et politique. La ville a connu une gestion communale dopée par la compétition entre les deux grands partis l'USFP et l'Istiqlal. Cela a donné des acquis indéniables au niveau de la propreté, de l'équipement avec une infrastructure non négligeable. Elle s'est dotée par exemple d'un formidable théâtre, véritable monument architectural. Il vient d'abriter une sympathique manifestation cinématographique. Occasion de se rendre compte des périls qui pèsent sur son devenir. Comme sur le devenir de l'ensemble des acquis de la ville. Elle n'a plus de cinéma; il y a peu de centres d'accueil (l'hôtel qui a fermé n'a plus réouvert)…l'environnement se dégrade de plus en plus; la pollution avance…et les élites se livrent à des querelles intestines. Le devenir du théâtre est incertain parce qu'il n'a pas encore de véritable statut. Des calculs politiciens bloquent le développement de l'ensemble du projet pour l'empêcher de porter le nom d'une grande figure nationale, feu Abderrahim Bouabid. Espérons que les prochaines échéances électorales amèneront une équipe cohérente et intelligente pour s'occuper sérieusement du théâtre qui appartient d'abord à la population de la ville en le dotant d'un conseil d'administration, d'un budget conséquent et d'une large autonomie de gestion et de programmation. Car Mohammedia le vaut bien.
Sidi Kacem: Autre festival, autre ville. Sidi Kacem. Au cœur des riches plaines du Gharb sur la route qui mène de l'océan vers les deux capitales impériales, Meknès et Fès, on traverse Sidi Kacem. La ville n'a plus d'équipe de football en première division; ils sont révolus les temps des frères Amri et du prodigieux Sliten..la ville n'a plus également de rapport organique au pouvoir comme jadis où tous les policiers du pays respectaient/craignaient les Kacemis…la ville perd aussi son pétrole. Restent enfin le train et le cinéma. Oui, le cinéma dans une ville qui n'a plus de salle de cinéma: le Oualili encore debout n'est plus qu'une structure vide…Dans une ville où il n' y a pas d'hôtel digne de ce nom ni de centre d'hébergement correct…Et pourtant depuis dix ans, la ville abrite une manifestation dédiée au cinéma marocain avec des projections de films, un concours du film amateur et des hommages à des stars du cinéma national.
Oui, des stars qui font le déplacement par empathie pour le public chaleureux même si parfois elles sont obligées de faire l'aller-retour Rabat-Sidi Kacem en pleine nuit. Et pourtant aussi les gens viennent débattre du cinéma de 10h à 14h autour des thèmes d'esthétiques de discours symbolique…une forme de résistance qui donne sens et un contenu à l'espoir.