Bill Cosby, ancien “père de l'Amérique” emprisonné pour agression sexuelle

Au prononcé de la peine, entre trois ans et dix ans de prison ferme, et qu'il devra passer à l'isolement, le comédien de 81 ans n'a pas réagi


Jeudi 27 Septembre 2018

Bill Cosby a été le pionnier des Noirs à la télévision américaine, un humoriste adulé, l'incarnation du père idéal, avant de devenir un paria accusé par des dizaines de femmes, une déchéance scellée mardi par sa condamnation à de la prison ferme pour agression sexuelle.
Au prononcé de la peine, entre trois ans et dix ans de prison ferme, et qu'il devra passer à l'isolement, le comédien de 81 ans n'a pas réagi.
Il avait été reconnu coupable par un jury en avril, au terme de trois semaines de procès en Pennsylvanie. C'est un vieil homme fatigué et aveugle, qui s'était présenté chaque jour à l'audience, évitant soigneusement de s'exprimer.
Une image qui tranchait avec celle de l'homme élancé, au charisme naturel et à la voix rocailleuse, capable de faire rire un public sur un simple haussement de sourcils.
William Henry Cosby Jr restera le premier acteur noir à avoir tenu un rôle principal dans une série à succès, "I Spy".
Son interprétation lui vaudra, entre 1966 et 1968, trois Emmy Awards successifs (récompenses de la télévision américaine) pour le meilleur premier rôle dramatique, du jamais vu, en plein mouvement des droits civiques.
Avant la télévision, c'est dans les salles de spectacle que Bill Cosby avait commencé à imprimer sa marque sur la culture américaine.
Ses "one man shows" ont marqué plusieurs générations d'humoristes, Jerry Seinfeld en tête, par sa capacité à emmener son auditoire dans son univers, tout en utilisant un langage dépourvu de toute vulgarité.
Passé par le cinéma, ("Uptown Saturday Night" avec Sidney Poitier en 1974, "Bob et Carole et Ted et Alice"...), c'est de retour sur le petit écran qu'il a connu la consécration, avec le "Cosby Show" (1984-1992).
Cette série sur une famille bourgeoise, unie autour de la figure patriarcale de Cliff Huxtable, est devenue l'un des plus grands succès de l'histoire de la télévision, bien au-delà des Etats-Unis.
Créateur de la série, acteur principal, Bill Cosby y excellait dans la peau de ce gynécologue respecté, mêlant sérieux et légèreté, avec un humour très physique hérité du "stand-up".
"Nous n'aurions probablement pas" eu Barack Obama à la Maison Blanche "s'il n'y avait pas eu le +Cosby Show+", estimait en 2013 la présentatrice noire Oprah Winfrey. "Parce que le +Cosby Show+ a fait découvrir à l'Amérique une manière de voir les Noirs et la culture noire qu'ils ne connaissaient pas".
Avec son image de père idéal qui, hors écran, faisait l'apologie des valeurs familiales et enjoignait les jeunes Noirs à rester scolarisés, Bill Cosby avait atteint un statut de modèle dans la communauté afro-américaine.
Sa chute n'en a été que plus traumatique car avant d'être accusé par une soixantaine de femmes d'agressions sexuelles et parfois de viol, il incarnait une ascension sociale exemplaire.
Né en 1937 à Philadelphie, l'acteur grandit entre une mère femme de chambre, un père cuisinier dans la marine, et trois frères, et s'est vite gagné une réputation de clown de la classe.
Après un passage dans la marine à la fin des années 1950, il décroche en 1961, grâce à ses performances athlétiques, une bourse à l'université Temple de Philadelphie, avant de débuter comme comédien sur les scènes de théâtre d'improvisation.
Longtemps administrateur d'honneur de Temple, il sera écarté en 2014 au moment où les accusations d'agressions sexuelles ont commencé à pleuvoir, jusqu'à son inculpation fin 2015 dans l'affaire Andrea Constand, agressée sexuellement en 2004 au domicile de l'acteur.
Il a perdu de nombreux autres titres honorifiques et presque tous ses soutiens médiatiques, comme la chanteuse Jill Scott ou la comédienne Whoopi Goldberg.
Sa femme Camille, avec laquelle il a eu cinq enfants --dont l'un, Ennis, a été tuée par balles en 1997-- continue pourtant de le défendre.
Même si son avocat a annoncé qu'il allait faire appel, sa carrière semble aujourd'hui définitivement terminée. Il estimait encore, en mai 2017, "avoir beaucoup à offrir en termes d'écriture et de spectacle".

Benitez poursuivi par la FA pour ses commentaires sur l'arbitrage


Le manager de Newcastle, Rafael Benitez, est poursuivi par la Fédération anglaise de football (FA) pour ses commentaires sur l'arbitre Andre Marriner avant le match de son équipe à Crystal Palace samedi (0-0), a annoncé mardi la FA.
A une question de la presse sur la demande de l'attaquant de Palace, Wilfried Zaha, pour une plus grande protection des joueurs de la part des arbitres, Benitez a répondu: "Je suis surpris parce que, habituellement, c'est la FA qui s'occupe de ce genre de commentaires, mais j'ai beaucoup de confiance en Andre Marriner".
"Il a de l'expérience même si ses données avec nos joueurs ne sont pas les meilleures en termes de cartons rouges, mais je suis plutôt confiant. Il (Zaha) est un bon joueur, il n'y a aucun doute possible, et je suis persuadé qu'Andre Marriner ne conservera pas ces remarques dans sa tête", a ajouté Benitez.
Le communiqué de la FA, publié mardi, précise que "Rafael Benitez a été poursuivi pour ses commentaires d'avant-match vendredi sur l'arbitre désigné pour le match de Newcastle United à Crystal Palace samedi."

 


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