-
À Sète, Mustapha Jmahri explique l’identité maritime d’El-Jadida
-
Journée culturelle bissau-guinéenne au Théâtre Mohammed V : Bonnes performances du groupe «Netos de Bandim» et de l'artiste musicien Binham Quimor
-
La diversité culturelle du Maroc célébrée au Village de la Francophonie à Paris
-
"Le plus grand mariage du monde", un spectacle célébrant les traditions marocaines le 7 décembre prochain à Casablanca
Côté bilan, le ministre s’est félicité des progrès accomplis depuis l’arrivée du nouveau gouvernement et a insisté sur les points les plus positifs comme la multiplication par dix de l’apport des productions étrangères, la réussite du projet de cinéma documentaire sahraoui, avec festival à la clé, les avancées réalisées dans la formation aux métiers du cinéma, avec l’ouverture la saison prochaine, en concertation avec l’Enseignement supérieur, d’un cycle supérieur de formation d’ingénieurs spécialisés ou la rationalisation et le renforcement du soutien au secteur par la création, à côté de celle de la production de deux autres commissions indépendantes (numérisation des salles et festivals).
Le nouveau directeur du CCM, M. Sarim Fassi Fihri, a annoncé un grand projet de numérisation systématique des archives, la création d’une commission du film à Casablanca, et une révision du statut du personnel du Centre. Concernant les festivals, il a annoncé l’autonomisation budgétaire des festivals organisés par le Centre. Ce qui constitue, à notre avis, une excellente décision, plus conforme aux textes et qui mettra fin aux controverses ayant souvent gêné les travaux de la commission de soutien.
Bienvenues ont aussi été la décision de soumettre l’octroi de cartes professionnelles à l’évaluation des premiers courts métrages par une commission d’experts en lieu et place de l’octroi systématique, ainsi que l’augmentation de la subvention réservée aux courts métrages à 300.000 dirhams. Encore faut-il assurer à ceux-ci une diffusion correcte qui les fasse connaître.
Autre bonne décision : l’instauration d’un soutien aux productions étrangères, même si la forme n’en a pas été définie.
Les réalisations et les perspectives évoquées, qu’il faut saluer, sont encourageantes. Cependant, des zones d’ombre subsistent et suscitent des interrogations dont certaines n’ont pas reçu d’éclaircissements ou de réponses convaincantes.
1- La première, concerne un sujet de première importance, celui des salles. Peut-on, en effet, parler de développement du cinéma national sans apporter des solutions, véritables et efficaces, à l’hécatombe de la disparition des salles et au manque, à travers tout le pays, d’espaces de projection adéquats ? La situation étant ce qu’elle est, pourquoi n’apporte-t-on pas l’aide nécessaire aux associations de promotion et de diffusion du cinéma dont la Fédération nationale des Ciné-clubs, par l’augmentation du nombre de caravanes, limité tragiquement à deux unités?
2- Toujours au sujet de la diffusion, jusqu’à quand les films marocains demeureront-ils prisonniers du monopole d’un distributeur qui ne laisse que des miettes des recettes aux producteurs-réalisateurs?
3- On a parlé de la création de la « commission du film » de Casablanca, mais qu’en est-il de tout le concept? Et de la fantomatique commission de Rabat- Kénitra?
4- Autre sujet important, celui des festivals, sur lequel on a émis des remarques, mais éludé la question de fond, celle de la révision d’un texte qui ne permet pas à la commission concernée de faire correctement son travail.
5- La domiciliation du festival national, à notre sens le plus important au Maroc, est encore en délibération. Le festival doit-il être fixe ou nomade? Les organisateurs de festivals le savent : tout festival requiert une identité, et l’espace auquel il est lié est un des éléments importants, du point de vue médiatique et symbolique de cette identité.
On sait aussi que tout déplacement continu d’un événement est un travail de Sisyphe, remontant chaque fois son rocher qui retombe, c'est-à-dire qu’il faut à chaque fois reprendre à zéro. D’ailleurs quel exemple réussi pourrait-on suivre? Si Tanger n’est plus adaptée, notamment par manque d’une salle digne de cet événement majeur, Casablanca, métropole en mal de festival est, à notre humble avis, le site indiqué.
Quand à la question de faire aussi bénéficier les autres régions, celles-ci peuvent être associées à l’événement par les moyens offerts par la technologie, à l’instar de maints spectacles d’envergure internationale. Tout est question de concertation et de négociation.
6- Le sort de la Cinémathèque marocaine nous a semblé être scellé par les futures archives numériques. Mais au-delà des réalisations techniques, c’est la diffusion de la culture cinématographique, dont le CCM était partie prenante, à travers la cinémathèque, qui est en jeu.
Des moments du discours du ministre ont particulièrement fait chaud au cœur de l’assistance. Celui où il a rappelé la dette du secteur envers les précédents directeurs, Nour Eddine Sail et Souheil Ben Barka, qui, événement rarissime, était présent. Et, plus particulièrement, celui aussi où il a reconnu la primauté du cinéma sur le politique, le premier étant le meilleur représentant du pays dans le monde.