Pièce polysémique ‘’Ussan n Tmmuzgha’’peint plus qu’elle ne raconte. Simplicité anecdotique, richesse et épaisseur psychologique des personnages, voyage intérieur de l’homme amazigh voire de l’Homme tout court, la pièce reflète les états d’âme des personnages sous l’emprise de la folie.
Sa mise en scène opte pour un corps vivant qui s’exprime crie, rit, pleure, danse, chante, souffre, se déchire pour fêter la folie comme la sagesse.
Dès les années quatre-vingts, Mohamed Ouagrar se découvre une passion pour l’écriture théâtrale et la poésie amazighe. Il a déjà publié un premier recueil intitulé ‘’Tinitin’’(Les envies) ; un deuxième est en préparation. Mais avant de se consacrer à l’écriture, il a d’abord fait du théâtre au sein de l’Association Anouar Souss. Il a été comédien, technicien en lumière, décorateur…Mais il a toujours eu en tête l’idée de traduire une pièce de théâtre en langue amazighe. La célébration du centenaire de Samuel Beckett lui en donne l’occasion puisqu’il porte alors son choix sur : « En Attendant Godot ». Montée par la troupe de l’Association Assays n Imal, la pièce bénéficie de la subvention de soutien du ministère de la Culture.
Après un premier succès à l’IFA, la troupe part en tournée à travers le Maroc. La pièce remporte alors plusieurs prix :Meilleure mise en scène (Mostafa Houmir), meilleure interprétation masculine (Tayeb Bellouch dans Pozzo), meilleure recherche dramaturgique, meilleure interprétation masculine (Saïd Adil dans Lucky), meilleure scénographie (Omar Mourabih), Prix national du théâtre amazigh de l’IRCAM.