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« Il s’agit bien d’une mesure préventive. Aux côtés de Sidi Bennour et d’El Jadida, Settat fait partie des foyers les plus touchés. Les mesures prises portent sur la restriction des déplacements d’animaux et la fermeture des lieux de rassemblement des animaux sensibles à la maladie (bovins, ovins et caprins) ainsi que le respect des mesures de biosécurité dans les exploitations infectées », nous a indiqué Fenniri Ben M'barek, président de l'Association nationale ovine et caprine du Maroc. Et de poursuivre : « On a reçu des consignes claires de ne pas écouler nos animaux sur les souks dont les portes sont désormais fermées. Chaque foyer susceptible d’être touché par la maladie doit restreindre le mouvement de son bétail en attendant sa vaccination».
Ces consignes signifient-elles qu’il y a eu propagation incontrôlée de la maladie ? « Nous n’avons aucune information dans ce sens. Nos délégués nous signalent l’existence des cas de bluetongue (maladie de la langue bleue) notamment dans la région de Zaër. Une maladie qui demeure moins dangereuse que la fièvre aphteuse. Mais, il y a sûrement d’autres foyers », nous a précisé notre source.
Selon des informations transmises le 11 novembre 2015 par le directeur de l’ONSSA à l’Organisation mondiale de la santé animale, le premier foyer touché par la maladie l’a été le 23 octobre. Il s’agit d’El Khadir et Tamda à Sidi Bennour. Il y a eu, par la suite, une nouvelle alerte à Koudia et Lmechrek, et ce le premier novembre. D’autres cas ont été signalés le 4 novembre à Ouled Maaroufi et Sidi El Aidi à Settat et le 6 novembre à Ouled Saâd et Haouzia à El Jadida.
Le rapport de l’ONSSA a également précisé que le nombre total d’animaux atteints s’est élevé à 60 ovins et 35 bovins qui ont été détruits. D’autres chiffres plus récents de cette agence indiquent que 42 bovins et 74 ovins ont été abattus et détruits sur place alors que des bovins vivant autour de ces foyers, soit environ 10.000 têtes de bétail, ont été vaccinés. Le vaccin qui leur a été inoculé est produit à partir d’un antigène du virus de la fièvre aphteuse préparé à partir de la souche virulente type O couvrant les stéréotypes O Manisa et O 30 39. D’autres mesures ont été également prises, à savoir la désinfection des établissements infectés, la mise en quarantaine, la surveillance à l’extérieur de la zone de confinement ou de protection, l’abattage sanitaire, la destruction officielle de tous les produits d'origine animale, la destruction officielle des cadavres, des produits dérivés et des déchets et la surveillance à l’intérieur de la zone de confinement ou de protection. Ces mesures ne semblent pas rassurer les éleveurs qui restent sceptiques. «Ces derniers ont peur et ils ont le moral en berne. D’autant que les prix du bétail sont en chute libre », nous a expliqué Mohammed El Moussyar, un agriculteur avant de poursuivre: «Une situation d’autant plus complexe que les pluies sont en retard ». Même son de cloche de la part de Moustapha Belmatoubi, un éleveur de Doukkala : « On a entendu dire que les autorités locales avaient pris des mesures et on a vu certaines d’entre elles mises en pratique. Mais ces dernières demeurent en deçà des attentes des éleveurs. Il s’agit, pour nous, de meures insuffisantes vu la propagation de la maladie qui inquiète les éleveurs», nous a-t-il précisé.
Cette situation aura-t-elle des conséquences sur l’approvisionnement des villes en viandes rouges? «Jusqu’à aujourd’hui, aucune consigne n’a été donnée au niveau des abattoirs des grandes villes. Ces établissements disposent de vétérinaires capables de détecter les animaux affectés et les détruire. Le grand problème demeure celui des souks hebdomadaires où la vente de viande échappe à tout contrôle sanitaire», a conclu Fenniri Ben M'barek. Il en est un autre autrement plus grave : il n’existe au Maroc que deux abattoirs en bonne et due forme mais qui ne disposent pas du nombre de vétérinaires requis. Tous les autres ne sont que de simples tueries où l’anarchie règne en maître absolu.