Benzema, buts, bling-bling et bad boys er

Il collectionne les buts en mondovision, les voitures de course bling-bling, mais cultive aussi des mauvaises fréquentations depuis l'enfance qui ont fini par le mettre hors-jeu: Karim Benzema, superstar du Real Madrid et des Bleus sera LE grand absent de l'Euro-2016.
"Je ne calcule que le football et les gens qui m'aiment". En une phrase, Benzema pose régulièrement sa philosophie, laissant aussi entrevoir ses propres limites.
Car c'est sa fidélité à son ami d'enfance du quartier populaire de Bron (banlieue de Lyon Centre de la France), Karim Zenati, qui lui vaut ses ennuis et sa mise en examen dans l'affaire de scandale à la sex-tape contre un autre Bleu, Mathieu Valbuena. Soupçonné d'avoir demandé à Benzema de convaincre Valbuena de payer, Zenati, lui aussi mis en examen, est sorti de détention provisoire en février.
Plutôt discret, adepte d'un discours souvent lisse, Benzema avait tout pour se distinguer des autres représentants de la fameuse "génération 87" (Samir Nasri, Hatem Ben Arfa, Jérémy Ménez), souvent brocardés pour leurs problèmes de comportement. Mais l'affaire de la sex-tape est venue ternir son image.
Avant cette histoire, il y avait bien eu d'autres passages à la rubrique faits divers mais rien à voir avec la dimension prise par ce scandale.
Avec Franck Ribéry, il est ainsi associé à "l'affaire Zahia". Renvoyé devant le tribunal correctionnel pour "sollicitation de prostituée mineure", il est toutefois relaxé en janvier 2014, comme Ribéry.
L'attaquant vedette du Real Madrid, qui aura 29 ans le 19 décembre, s'est aussi distingué par un écart classique de footballeur: l'infraction routière. En mars 2013, il a été condamné à une amende de 18.000 euros et un retrait de permis provisoire pour un excès de vitesse sur le périphérique de Madrid, limité à 80 km/h.
Une enquête préliminaire avait également été ouverte l'an dernier en mai pour un excès de vitesse présumé alors qu'il roulait près de l'aéroport de la capitale espagnole. Des péripéties au regard de ses ennuis actuels.
En juillet 2014, son agent, Karim Djaziri, accompagné de Zenati, avait été accusé par le quotidien L'Equipe d'avoir "agressé" certains de ses journalistes à Ribeirao Preto, camp de base des Bleus au Mondial au Brésil. M. Djaziri, contacté à l'époque par l'AFP, s'était refusé à tout commentaire.
Le refus de Benzema de chanter l'hymne français n'a pas non plus aidé à polir son image, qu'il soigne pourtant sur les réseaux sociaux, où il exhibe ses tenues à la mode et ses liens avec des stars comme le rappeur français Booba ou la chanteuse Rihanna. Il affiche aussi sa fille Mélia, née début 2014.
Au sein du vestiaire des Bleus, le joueur a toujours inspiré le respect, fort de son transfert au prestigieux Real Madrid en 2009, de son rôle de lieutenant préféré du triple Ballon d'or Cristiano Ronaldo et de sa victoire en Ligue des champions (2014), malgré des statistiques plutôt moyennes pour un attaquant de niveau mondial (81 sélections, 27 buts).
Le sélectionneur Didier Deschamps l'avait aussi toujours défendu en dépit de prestations inégales. Il ne marqua pas à l'Euro-2012 et resta muet durant 1.222 minutes en équipe de France entre juin 2012 et octobre 2013, ce qui ne l'empêcha pas de conduire l'attaque à la Coupe du monde 2014 avec un bilan très mitigé (3 buts au 1er tour, aucun au cours des matches à élimination directe).
Depuis le déclenchement de l'affaire de la sex-tape, il a aussi bénéficié du soutien de l'icône du football français Zinédine Zidane, devenu entre-temps son entraîneur au Real Madrid.
Mais au nom de l'exemplarité, la Fédération française de football, soumise à une pression politique et populaire intense à moins de deux mois de l'Euro-2016, a tranché: le cas Benzema est subitement devenu indéfendable.