Benkirane contesté par les siens : Les accréditations fracassent “la Lampe”


Hassan Bentaleb
Mardi 18 Août 2015

Benkirane contesté par les siens : Les accréditations fracassent “la Lampe”
Ça chauffe au PJD. Plusieurs militants et cadres ont décidé de se retirer du parti de la Lampe. Certains ont même démissionné de manière irrévocable.  La cause : les procédés dirigistes auxquels Benkirane a recouru pour dresser la liste des accréditations et la désignation des têtes de listes électorales en vue du scrutin communal prévu le 4 septembre prochain. Les bases du parti ne voient pas d’un bon œil que des noms prédéterminés leur soient arbitrairement imposés  au détriment d’autres.
« Ces pratiques sont devenues monnaie courante à chaque échéance électorale. Tous les secrétaires généraux du PJD ont pris l’habitude d’imposer leurs choix sans en référer  aux militants. Le comble, c’est que ce processus de sélection se déroule de manière antidémocratique et selon des critères d’allégeance et de favoritisme», nous a précisé un ancien cadre du parti qui sollicite garder l’anonymat avant de poursuivre : « Tel est le cas, entre autres, dans le choix des candidats de  tête de listes à Aïn Sebaa et à Hay Moulay Rachid à Casablanca où le secrétariat régional du parti a procédé des mois auparavant à une opération de «déminage » orchestrée par  Abdessamad Haiker, député et coordinateur régional du PJD à Casablanca,  visant l'élimination de certains cadres de poids. Ces derniers ont ainsi été victimes d’exclusion, d’indifférence et de suspension et se sont retrouvés hors-jeu  à l’approche des élections ».
Selon notre source,   c’est la logique des allégeances et des réseaux qui prime dans l’octroi des accréditions au détriment de la compétence et de l’expérience des candidats. « Le clientélisme et le relationnel sont déterminants dans la sélection.   Un choix purement  autoritaire basé sur l’échange de faveurs plutôt que sur le principe d'égalité devant les statuts du parti », nous a révélé notre source avant d’ajouter : « L’exemple le plus édifiant demeure celui de Mustapha Lhaya,  5ème vice-président du Conseil de la ville de Casablanca et cadre du PJD qui entretient des relations très étroites avec Benkirane et qui a été accrédité malgré le refus des bases qui lui reprochaient sa mauvaise gestion de la commune de Moulay Rachid ».  Mais il n’y a pas que le favoritisme. L’esprit revanchard  de Benkirane joue également, selon notre source,  un rôle important dans ces choix.
« Le secrétaire général du PJD n’est pas le genre d’homme qui a l’ouverture d'esprit idoine pour regarder vers l'avenir. Il est,  au contraire, englué dans ses vieux sentiments revanchards et il n’hésite pas à régler ses comptes avec ses anciens adversaires. Et il n’y a pas mieux que les échéances électorales pour agir de la sorte même s’il  tente, tant bien que mal, de ne pas entrer en confrontation directe avec les bases qui ne sont pas satisfaites de son action gouvernementale», nous a  indiqué notre source.
Une situation qui a conduit plusieurs militants et cadres à quitter le bateau PJD. « Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui ont préféré claquer la porte du PJD. A Casablanca,  les démissions et les retraits s’enchaînent en guise de protestation. Un grand nombre de jeunes ont présenté leurs démissions au Maârif et à Aïn Sebâa. D’autres noms de poids ont même adhéré à d’autres parti tel Al Fadila Oua Nahda», nous a confié notre source. Mais, il n’y a pas que la grande métropole qui vit cette situation. D’autres villes du Royaume ont enregistré nombre de démissions à l’instar de Tata où  deux membres du secrétariat local du PJD ont claqué la porte pour protester contre l’octroi d’accréditions à des personnes étrangères au parti et réputées être des adeptes invétérés de  la transhumance  politique. C’est le cas également à Fqih Ben Salah, fief du Mouvement populaire, où des démissions en masse ont été déposées pour protester contre l’alliance avec Mohamed Moubdie, ministre de la Fonction publique et président de la commune, prônée par les caciques du siège central du parti de la Lampe.  
La ville ocre n‘a pas été épargnée non plus par cette vague de protestations. Plusieurs cadres et militants PJD de la commune d’Annakhil ont démissionné dernièrement pour  protester contre ce qu’ils ont qualifié de « falsification au grand jour » des listes des candidats aux prochaines élections communales par la commission des candidatures.   Ces démissions en disent long sur la soi-disant démocratie interne et la gestion de la différence au sein du PJD ; parti dont les dirigeants ne cessent de crier haut et fort qu’il est l’exemple type en la matière. Pis, ces pratiques posent avec acuité la question de la compatibilité entre une telle culture politique et la construction d'un Etat de droit.


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