En effet, le bon sens voudrait que l’issue de cette confrontation qui mettait vendredi aux prises, le vainqueur de la Ligue des champions (C1) à celui de la Coupe des Confédération (C2), au stade Thani Ben Jassem d'Al Gharafa, au Qatar, soit favorable au premier, à savoir l’Etoile sportive de Tunis. Mais ça, c’était sans compter d’une part sur la malédiction qui semble poursuivre les Tunisiens face aux clubs marocains vainqueurs de la C2, eux qui ont déjà été battus par le MAS en 2012, et d’autre part, sur le plan de jeu savamment orchestré par le coach des Verts, Patrice Carteron.
Un bloc haut et court
Battu il y a quelques mois par cette même équipe de l’EST en finale de Ligue des champions, après une mémorable remontada, qui lui aura coûté sa place sur le banc des Egyptiens d’Al Ahly, Carteron était sans aucun doute animé d’un esprit de revanche. Du coup, quand il déclare en conférence d’après match : « Nous savions que nous devrions livrer une prestation exceptionnelle pour battre un adversaire de la valeur de l’Espérance », il savait de quoi il parlait. D’ailleurs, la stratégie qu’il a mise en place plaide dans ce sens, puisqu’il a tout bonnement annihilé le pouvoir de nuisance des Tunisiens et ce même s’il prétend modestement que l’adversaire « n’était pas dans un grand jour ». Et c’est peu de le dire. En comptabilisant trois tirs cadrés, les Tunisiens ont éprouvé énormément de difficultés à s’approcher des cages de Zniti. En cause, la capacité des Rajaouis à défendre en bloc compact, sur 25 mètres.
Comme illustré sur la première capture, les Rajaouis ont pris le parti de défendre en avançant, pressant haut et en nombre à la perte du ballon. Une stratégie payante, puisqu’elle a perturbé les premiers relanceurs tunisiens, qui auront perdu un nombre incalculable de ballons dans cette situation. L’autre réussite du technicien des Verts, réside dans l’adaptabilité qu’il a su insuffler à son onze. Car défendre haut n’était pas l’unique stratégie. Lorsque le pressing de ses hommes fut annihilé par le jeu long tunisien, les joueurs excentrés dans le 4-2-3-1 ne rechignaient pas au moment de se replier, pour former un bloc compact, mais cette fois-ci beaucoup plus bas, dans leurs 30 derniers mètres. Cela dit, et dans les deux cas, l’attitude des joueurs à la perte a favorisé un jeu de transition qui en a fait voir de toutes les couleurs aux back four de l’Espérance.
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Sur les 11 tirs dont 5 cadrés par le Raja, Hafidi a été omniprésent. Tout d’abord dans la conclusion, puisqu’il a ouvert le score (22’), d’une magnifique frappe croisée, à l’entrée de la surface de réparation. Mais aussi dans la distribution. Par sa vista, son coup d’œil et sa qualité de passe, il a constitué une parfaite rampe de lancement pour le jeu de transition rapide vers l’avant, prôné par Carteron. L’idée était de trouver la profondeur, dès la récupération, pour arriver dans la surface adverse en un minimum de touche de balle (capture 2). Une prise de risque qui s’est ressentie dans le taux de passe réussis (66%).
Celui qui en a le plus profité, c’était Rahimi. Malheureusement, il a manqué à chaque fois de réalisme, lorsqu’il s’est présenté en un contre un, face au portier tunisien (17’ et 28’). Deux situations qui rappellent à la fois celle de Benhalib (11’), mais également la facilité de Hafidi à offrir à ses coéquipiers des caviars. Lui dont les récentes prestations étaient décevantes. Un regain de forme dont ses coéquipiers auraient dû en profiter, car dès le retour des vestiaires, les Tunisiens ont montré un tout autre visage.
Plus conquérants et moins brouillons dans le jeu, ils ont mis une pression intense et continue sur la défense du Raja, qui n’a pas tardé à céder (58’), sur un tir similaire à celui de Hafidi, décoché par l’Algérien Youssef Belaili. Validant ainsi le coaching de Chaabani, qui l’a fait entrer à la mi-temps. La suite ? Un match équilibré, et des défenseurs qui reprennent le pas sur les attaquants. Au demeurant, le sacre glané par les Verts, ils le doivent à leur capitaine, auteur lui aussi d’une prestation de haute volée, Badr Banoun.
Comme revigoré par son rappel en équipe nationale, ainsi que le retour de Sanad à ses côtés dans la charnière centrale, Banoun a réalisé 90’ de classe internationale, avec une gestion parfaite de la profondeur, une lecture du jeu aiguisée et une foule de duels gagnés. Bref, il a dominé les attaquants du Taraji, avant de s’attaquer aux défenseurs, en marquant le but de la victoire d’une magnifique Madjer (65’), sur une passe de son compère en défense, Warfali, des suites d’un corner.
Inoubliable, ce sacre ne doit pas uniquement symboliser la domination du Raja sur le continent africain. Il doit également être le moteur d’une fin de saison que Carteron espère canon « Ce succès ne manquera pas redonner plus de confiance à l’équipe pour une fin réussie de la saison et atteindre l’objectif escompté, celui de la qualification pour la Ligue des champions la saison prochaine » conclut-il. Effectivement, quoi de mieux pour oublier la récente et piteuse élimination en Coupe de la Confédération, qu’une qualification pour la plus prestigieuse des compétitions africaines, la Ligue des champions. En tout cas, avec le succès de vendredi, le Raja a prouvé qu’il en avait l’étoffe.
SM le Roi adresse un message de félicitations aux membres du Club Raja de Casablanca
Dans ce message, le Souverain exprime ses chaleureuses félicitations à l'ensemble des composantes de ce club historique, joueurs, dirigeants, cadres techniques, médicaux et administratifs, ainsi qu'à son large public, pour ce grand exploit sportif.
Sa Majesté le Roi a particulièrement salué les efforts déployés par les joueurs et l'esprit sportif dont ils ont fait preuve pour s'adjuger ce nouveau titre africain qui honore le football national et agrandit le palmarès de ce club riche en sacres et exploits nationaux, continentaux et internationaux.
Tout en réitérant ses félicitations pour cet exploit mérité, SM le Roi souhaite davantage de succès au Club Raja de Casablanca pour engranger d'autres titres.