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L’ensemble italien, composé d’artistes très portés sur les musiques traditionnelles de la Méditerranée, a offert une soirée émouvante qui a séduit un public nombreux et hétéroclite. Dans une ambiance à la fois sereine et festive que bien de Casablancais, amateurs de ce genre de musique, n’auraient raté pour rien au monde.
Il faut dire que le spectacle de ce soir réunissait tous les ingrédients pour passer une belle soirée. Comme l’avait annoncé Marina Sganga Menjour, dans son allocution de présentation, «le concert de ce soir est un voyage en musique à travers les différentes cultures et traditions de la Méditerranée, un voyage de l’Italie au Maroc qui commencera avec des traditions des Pülles, la pizzica…»
La présidente de l’Association culturelle italienne Dante Alighieri-Casablanca, organisatrice avec le Consulat général d’Italie de ce concert, précisait que ces spécialistes de folk fusion proposeraient aussi durant cette soirée des musiques traditionnelles de la Méditerranée orientale. En l’occurrence « de la Grèce, de la Macédoine et de la Turquie. Mais aussi, la Belly Danse égyptienne et la musique de la tradition gnawa d’Essaouira et d’autres encore ».
Un programme alléchant que le public a suivi et applaudi tout au long du spectacle, certains n’hésitant pas à se trémousser comme pour exprimer leur satisfaction.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le groupe Oggitani, accompagné d’un professionnel de la tradition gnawa d’Essaouira, a été à la hauteur des attentes du public. Qu’il a égayé de petites histoires construites autour des morceaux interprétés ce soir-là. Des morceaux inspirés des cultures très anciennes des régions et pays méditerranéens et que le groupe parvient avec professionnalisme et talent à mettre au goût du jour. Un travail de recherche dont les fruits sont époustouflants au regard de ce que les Casablancais ont pu apprécier ce soir.
Très appréciée des artistes du groupe, la musique gnawa était aussi à l’honneur lors de cette soirée qui se déroulait dans un théâtre archicomble. Guembri, crotales et sonorités propres à ce genre musical ont confirmé le talent de ces musiciens hors du commun qui ont également gratifié le public de quelques morceaux inspirés du répertoire chaâbi. Une audace plutôt réussie que le public a aussi applaudi.
« Je suis très content du public qui a été très réceptif et nous a accompagnés avec beaucoup d’enthousiasme dans ce merveilleux voyage à travers les différentes cultures et traditions de la Méditerranée», a confié à Libé le leader du groupe Sergio Caputo. A propos du choix des pays et cultures du répertoire du groupe, ce dernier explique : «C’est un choix musical : j’ai écouté beaucoup de musiques et joué avec des musiciens de plusieurs pays, ce qui a grandement contribué à enrichir notre répertoire. Dans le cas du Maroc, j’apprécie la richesse de sa musique ; j’étais déjà séduit il y a quelques années lorsque je me suis retrouvé un jour au désert écoutant du chaâbi ».
Pour sa part, Hamid Moumen a confié : « Je manifestais déjà le désir de partager la musique avec des musiciens venant de très loin, avant même de partir en Italie. J’avais cette curiosité d’aller ailleurs, surtout en Europe, pour explorer ce qu’il y a de meilleur dans la tradition musicale. C’est ainsi que j’ai rencontré Sergio Caputo et nous avons commencé à travailler sur ce projet qui devait par la suite nous conduire au Maroc ».
Au-delà du spectacle qui a ravi les spectateurs, c’est sans doute un message beaucoup plus éloquent que l’ambiance de ce soir que le groupe a su faire passer : les musiques traditionnelles de la Méditerranée ont quelque chose de commun et ce, malgré leurs diversités. Une chose est certaine, c’est que les absents ont eu tout simplement tort.