Béji Caïd Essebsi favorable à un gouvernement d'union nationale

Le syndicat UGTT et le patronat UTICA deux des Prix Nobel tunisiens de 2015 y seraient inclus


Samedi 4 Juin 2016

Le président Béji Caïd Essebsi s'est dit favorable jeudi à un gouvernement d'union nationale face aux critiques persistantes, mais à condition qu'il inclut le syndicat UGTT et le patronat Utica, deux des Prix Nobel tunisiens de 2015.
Dans cette hypothèse, Essebsi n'a pas écarté l'idée d'un changement de Premier ministre, un an et demi après l'entrée en fonctions de Habib Essid, un indépendant dont le départ a été évoqué par des médias ces dernières semaines.
Dans l'ordre, la mise en oeuvre d'un tel projet nécessiterait la démission de l'actuel gouvernement, puis des négociations entre les diverses parties concernées --partis politiques, syndicat et patronat--.
Intervenant jeudi sur la radio Mosaïque FM, quelques heures avant la prise de parole du chef de l'Etat, le secrétaire général de l'UGTT, Houcine Abassi, a toutefois paru écarter l'idée d'une participation de son puissant syndicat à un gouvernement d'union.
"Nous ne pourrons pas (en faire) partie", l'UGTT restant "la force qui unit toutes les institutions et le lieu de refuge de toutes les sensibilités", a-t-il fait valoir.
Dans un entretien diffusé en soirée par la chaîne publique Wataniya 1, le président Béji Caïd Essebsi s'est lui dit séduit par la perspective.
"D'après ce que j'ai vu (sur le gouvernement actuel), les critiques sont plus (nombreuses) que les appréciations (positives), ce qui m'a poussé à (...) accepter d'examiner la proposition pour la formation d'un gouvernement d'union nationale", a déclaré le chef de l'Etat.
Mais un tel gouvernement devra nécessairement enregistrer la participation de l'UGTT et de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica), faute de quoi "il ne va pas réussir", a-t-il souligné.
Ce cabinet, dont les priorités resteraient la lutte contre le terrorisme, la corruption, le chômage et les disparités régionales, pourrait être dirigé par M. Essid ou une autre personnalité, a encore fait valoir le président.
Selon la Constitution tunisienne de 2014, le Premier ministre est choisi par le parti majoritaire à l'Assemblée puis chargé par le président de la République de former le gouvernement. L'actuelle coalition est composée de quatre formations, dont Nidaa Tounes --le parti fondé par M. Essebsi en 2012-- et les islamistes d'Ennahda.
Revenant durant l'entretien sur le rendement du cabinet Essid, Béji Caïd Essebsi l'a qualifié "d'acceptable". Il pourrait être meilleur "si nous imposions la loi de l'Etat" pour "dépasser la situation actuelle" marquée par des conflits sociaux qui ont, selon lui, entraîné des pertes de cinq milliards de dollars entre 2010 et 2015.
"Le défaut du gouvernement de M. Essid c'est qu'il n'a pas avoué au peuple la situation dans laquelle il avait trouvé le pays", a encore avancé M. Essebsi. Premier ministre depuis février 2015, Habib Essid a déjà été contraint de procéder à un large remaniement en janvier dernier, face aux nombreuses critiques sur la gestion économique et sécuritaire du pays.
La Tunisie a réussi la transition démocratique née de sa révolution de 2011, en particulier grâce au dialogue national mené en 2013 par un quartette dont faisaient partie le puissant syndicat UGTT et le patronat Utica, lauréats du Prix Nobel 2015.
Mais le pays ne parvient toujours pas à relancer son économie et a connu en janvier sa pire contestation sociale depuis 2011, à la suite du décès d'un jeune durant une manifestation pour l'emploi à Kasserine, dans le centre défavorisé.
La Tunisie a en outre été frappée depuis l'an dernier par une série d'attaques jihadistes sanglantes. L'état d'urgence, décrété le 24 novembre après un attentat suicide en plein Tunis contre un bus de la sécurité présidentielle (12 agents tués), demeure en vigueur.


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