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Dans ce sens, Houcine El Yamani, secrétaire général du Syndicat national des industries du pétrole et du gaz (SNIPG), a indiqué, lors d’une conférence organisée jeudi à Mohammedia, que les premières conséquences de cet arrêt sont déjà là. A ce propos, il a révélé que les réserves stratégiques de carburants ont régressé à des niveaux alarmants et que le pays dispose d’une semaine de réserve de fuel destiné à la production de l’électricité. Ceci d’autant plus que les capacités de stockage du pays en matière d’hydrocarbures ont été fortement impactées par l’arrêt de la Samir qui disposait toujours de plus de trois mois de réserves.
L’économie nationale a été également impactée par la perte de la valeur ajoutée produite par l’industrie du raffinage de pétrole, par son apport en devises et par les économies qu’elle faisait réaliser à la balance commerciale.
Mais, il n’y a pas que l’économie qui a souffert de la mise à l’arrêt de la Samir. Le pouvoir d’achat des Marocains a également été ébranlé. L’intervenant a affirmé dans ce sens que les prix appliqués aujourd’hui sont supérieurs de plus d’un dirham par litre de carburant à ceux appliqués avant la libéralisation des prix des carburants. La différence est ainsi estimée à plus de 10 milliards de DH. Ce prix est fixé aujourd’hui par les grandes sociétés de distribution qui imposent leur loi aux petites entreprises. D’après lui, en 2016, le marché des carburants a été accaparé à 37% par Afriquia suivie de Vivo Energy (25%) et Total (12%). Petrom arrive en quatrième position avec 8% de part de marché suivie de Libya Oil (5%). Pis, la qualité des carburants mis sur le marché laisse à désirer vu la difficulté de contrôler des importations aussi diverses et variées que le sont celles qui sont actuellement opérées.
La liquidation totale de la Samir aura d’autres conséquences graves dans un avenir proche si rien n’est entrepris par les pouvoirs publics. Le secrétaire général du SNIPG a souligné dans ce sens qu’il y a possibilité de perdre 3.500 emplois intérimaires et 900 CDI ainsi que la privation de 1.500 retraités et employés de la couverture médicale complémentaire et la menace de dégraissage de personnels des 400 entreprises inscrites sur la liste des créanciers et des 200 sociétés de sous-traitance.
La ville de Mohammedia risque également gros. En effet, elle pourrait être privée de près d’un milliard de DH de recettes commerciales générées par les salariés de la Samir. Pis, 10% de la population de la ville est menacé dans son droit au travail, à la santé, à l’éducation et à une vie digne. Le port de la ville a été lui aussi négativement impacté comme en atteste la régression de son activité. En outre, plus de 1.200 étudiants ont été privés de stages et de formations au sein de cette raffinerie et les fonds alloués auparavant par cette société au financement des activités sportive, culturelle, sociale et artistique dans la ville ainsi qu’à l’entretien des espaces verts et des plages ne le sont désormais plus.
Où en est-on aujourd’hui ? « La situation demeure toujours floue », a précisé Houcine El Yamani avant de conclure que «le tribunal examine encore les appels d’offres les plus intéressants et poursuit ses enquêtes concernant les dettes de l’entreprise ». En attendant, ce sera aux employés de la société, à la population de Mohammedia et à l’ensemble des Marocains de payer les pots cassés.