Depuis le Hall Nelson Mandela, le locataire de la Maison Blanche devait s'adresser à mi-journée à l'ensemble du continent et avait l'occasion de détailler sa vision pour le développement de l'Afrique, la résolution des conflits en cours et rappeler l'engagement des Etats-Unis, un an après le sommet USA-Afrique d'août 2014.
Le bâtiment monumental de l'organisation panafricaine, offert par la Chine, d'où devait s'exprimer Barack Obama, rappelle que Pékin a déjà pris plusieurs longueurs d'avance dans les investissements en Afrique. Le programme "Power Africa" lancé par Barack Obama, qui vise à doubler l'accès à l'électricité en Afrique d'ici 2018, peine encore à se développer et le président américain entend encourager les entreprises américaines à s'engager davantage sur le continent.
Alors que l'Afrique est secouée par de nombreuses crises, du Burundi au Soudan du Sud en passant par la Centrafrique, la société civile attend que M. Obama pousse aussi l'UA à faire respecter davantage sa propre Charte de la démocratie, des élections et de la gouvernance.
En marge de sa visite officielle en Ethiopie, le président américain a tenu lundi soir un mini-sommet sur la situation au Soudan du Sud, le plus jeune pays du monde, ravagé par 19 mois de guerre civile.
Etaient présents le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, les présidents kényan Uhuru Kenyatta et ougandais Yoweri Museveni, pour parler de l'échéance, le 17 août, d'un ultimatum fixé aux belligérants pour signer un accord de paix. Le président américain devait pousser pour de plus fortes sanctions contre les belligérants, mais rien de concret n'est sorti de la réunion. Plus tôt dans la journée, Barack Obama avait salué les efforts de l'Ethiopie, allié-clé des Etats-Unis en matière de sécurité dans la Corne de l'Afrique, pour combattre les islamistes shebab en Somalie.
L'Ethiopie, comme le Kenya voisin où Barack Obama avait passé le weekend, participe à une force de l'UA dans le pays (Amisom) qui épaule l'embryon d'armée somalienne. Les Américains mènent eux de régulières attaques de drones contre les shebab.
Le président américain a toutefois reconnu que la menace shebab était encore bien présente et qu'il fallait "maintenir la pression". La veille encore, les islamistes avaient perpétré un attentat contre un hôtel de la capitale somalienne Mogadiscio abritant les ambassades de Chine, du Qatar et des Emirats arabes unis. 13 personnes au moins avaient été tuées.
Très attendu sur la question des droits de l'Homme en Ethiopie, chroniquement accusée d'étouffer toute dissidence, Barack Obama a aussi épinglé le déficit démocratique du pays. Mais à mots feutrés, prenant bien soin de ménager son stratégique allié.
En matière de droits de l'Homme, "il reste du travail et je pense que le Premier ministre est le premier à admettre qu'il y a encore à faire", a-t-il lancé lors d'une conférence de presse commune avec le Premier ministre éthiopien.
Barack Obama devait quitter l'Ethiopie pour regagner Washington à la fin de son discours devant l'UA.