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Réuni mardi 21 mars, le Conseil de la Banque centrale marocaine a estimé que le niveau actuel du taux directeur est approprié et continue d’assurer des conditions monétaires adéquates. BAM se base sur les évolutions récentes, la prévision de l’inflation à moyen terme ainsi que sur les projections à moyen terme des conditions macro-économiques.
« L’inflation devrait rester modérée à moyen terme et sa composante sous-jacente devrait s’inscrire dans une tendance à la hausse, passant à 1,5% en 2017 et à 1,9% en 2018, sous l’effet de l’amélioration de la demande domestique et de la hausse de l’inflation importée», a relevé le wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, lors d’une rencontre tenue à l’issue du conseil.
Commentant les décisions de celui-ci, M. Jouahri a indiqué que l’inflation s’est stabilisée à 1,6% en 2016, en ligne avec les prévisions de BAM. Après s’être établie à 2,1% en janvier 2017, avec notamment une augmentation de 19,4% des prix des carburants et lubrifiants, ainsi qu’une accélération de l’inflation sous-jacente à 1,2%, l’inflation reviendrait à 1,1% en moyenne en 2017 avant d’augmenter à 1,7% en 2018, a-t-il soutenu.
Au cours de son exposé, la wali de BAM a aussi passé au crible l’environnement économique international, notant qu’après la décélération qu’elle a connue en 2016, la croissance mondiale devrait reprendre précisant toutefois que ces perspectives seraient entourées de plusieurs incertitudes liées notamment à l’orientation de la politique de la nouvelle administration américaine et aux élections dans certains pays de la zone euro.
Revenant au niveau national, Abdellatif Jouahri a indiqué que la croissance a fortement ralenti en 2016 (1,1%), suite à une contraction de 10,1% de la valeur ajoutée agricole et une progression de 2,5% du PIB non agricole.
Le wali a cependant assuré qu’«elle devrait reprendre à partir de 2017 et que l’amélioration des conditions climatiques et de la production agricole fait que nous passons d’un saut important en matière de croissance globale. Nous passons de 1,1% en 2016 à 4,3% en 2017 ».
A noter que les données climatiques arrêtées au 20 février laissent présager d’un rebond de la production céréalière à 78 millions de quintaux et d’un accroissement de la valeur ajoutée agricole de 11,5%. Le PIB non agricole devrait progresser de 3,4% et la croissance globale ressortirait ainsi à 4,3%.
Selon les projections à moyen terme de BAM, sous l’hypothèse d’une campagne agricole moyenne, la croissance agricole reviendrait à 2,5% en 2018, tandis que le PIB non agricole continuerait à s’améliorer pour atteindre 3,9%, la croissance globale s’établirait alors à 3,8%.
« Malheureusement, la situation n’est pas aussi brillante sur le marché du travail » parce que 2016 a vu une perte nette de milliers d’emplois : au niveau de l’agriculture, dans les services, dans les BTP et dans l’industrie et l’artisanat », a relevé le wali. Et d’ajouter que le plus important c’est la baisse du taux d’activité d’un point entre 2015 et 2016, passant de 47,4 à +46,4. Cela veut dire qu’il n’y a plus de personnes qui s’inscrivent sur le marché du travail.
Le taux de chômage, qui est un peu la conséquence aussi de la baisse du taux d’activité, a baissé. Et le chiffre négatif c’est celui du chômage des jeunes qui est en progression continue à 41% après 39%.
S’agissant des comptes extérieurs, Abdellatif Jouahri a noté que « nous avons toujours des chiffres positifs, mais moins positifs que ce que nous avons donné en décembre ».
Notons que le déficit du compte courant s’est creusé de 2,2% en 2015 à 4,2% du PIB contre 2,2% en décembre et que les projections indiquent que la situation des comptes s’est dégradée davantage sur les deux premiers mois de l’année. Le déficit commercial s’est creusé de 21,7% en glissement annuel, a relevé BAM.
Sur les finances publiques, BAM a noté qu’en 2016, « la situation à fin décembre a fait ressortir un déficit budgétaire, hors privatisation, de 42,1 milliards de dirhams ou 4,2% du PIB, contre 3,5% prévu dans la loi de Finances 2016 », soulignant que ses prévisions tablent sur un déficit budgétaire de 3,7% du PIB en 2017 et de 3, 4% en 2018.
Mise en place graduelle du régime de change flottant
«La réalisation de la première étude approfondie relative au passage à un régime de change flexible au Maroc date de l'année 2010», a-t-il fait savoir, notant que cette décision est intervenue dans une conjoncture favorable, et ce après avoir garanti l'ensemble des pré-requis nécessaires à l'implémentation de ce système.
Cette initiative est de nature à préserver le Maroc d'«entrer dans une guerre de monnaies» à la lumière d'éventuelles politiques protectionnistes mondiales et des différentes volatilités de la sphère financière, a-t-il relevé.
Cette transition s'inscrit en droite ligne avec les ambitions du Royaume de renforcer sa compétitivité, d'aller à la conquête de nouveaux marchés et de diversifier ses partenaires étrangers, a-t-il ajouté.
Abdellatif Jouahri a également mis l'accent sur la nécessité de suivre de près l'évolution de ce régime qui sera mis en place graduellement, notant qu'une campagne d'explication et de communication vis-à-vis des différents intervenants est activement menée. Le ministère de l'Economie et des Finances et Bank Al-Maghrib avaient décidé de fixer les pondérations des devises du panier de cotation du dirham à 60% pour l'euro et 40% pour le dollar US contre respectivement 80% et 20% auparavant.