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Conseil de BAM: Consensus en faveur du maintien du taux directeur
La décision d’abaisser son taux directeur prend de court les investisseurs et diverses analyses qui pronostiquaient son maintien à son précédent niveau au motif que l’évolution de l’inflation justifiait une stabilité et que des incertitudes persistantes entouraient les perspectives économiques à moyen terme.
Cependant, lors de sa première réunion trimestrielle au titre de l’année 2025, la Banque centrale en a décidé autrement, justifiant que sa décision tient « compte de l’évolution prévue de l’inflation à des niveaux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix et en vue de renforcer son soutien à l’activité économique et à l’emploi ».
Comme à son habitude, le Conseil a en outre affirmé qu’«il continuera de suivre de très près l’évolution de la conjoncture et de fonder ses décisions réunion par réunion sur la base des données les plus actualisées ».
Lors de cette session, qui a analysé l’évolution de la conjoncture économique, nationale et internationale, et celle récente en matière de politiques publiques au Maroc, ainsi que les projections macroéconomiques de la Banque à moyen terme, le Conseil a relevé la dynamique notable de l’activité dans les secteurs non agricoles, tirée en particulier par l’investissement, principalement dans les infrastructures.
Bien qu’en nette amélioration depuis le début de ce mois, la production du secteur agricole continue de pâtir des conditions climatiques défavorables, a noté le Conseil.
Après deux années de niveaux élevés, l’inflation a de son côté connu un ralentissement très sensible en 2024, revenant à 0,9% en moyenne. Selon les projections de Bank Al-Maghrib, elle devrait s’accélérer, tout en restant à un niveau modéré oscillant autour de 2% au cours des deux prochaines années.
S’agissant de sa composante sous-jacente, le Conseil indique qu’elle est ressortie à 2,2% en 2024 et évoluerait également autour de 2% à moyen terme. Il souligne toutefois que ces perspectives demeurent entourées de fortes incertitudes liées notamment, au plan externe, à la persistance des tensions géoéconomiques et à leurs implications sur l’inflation mondiale, et au plan interne, à l’évolution de l’offre de produits agricoles.
Qu’à cela ne tienne, « le Conseil a, par ailleurs, noté que les anticipations d’inflation restent ancrées, les experts du secteur financier s’attendant au premier trimestre 2025 à des taux moyens de 2,2% pour l’horizon de 8 trimestres et de 2,4% pour celui de 12 trimestres ».
Sur le volet de la transmission de ses décisions, le Conseil a indiqué que les données collectées au quatrième trimestre 2024 montrent une baisse de 35 points de base (pb) des taux débiteurs assortissant les crédits bancaires au secteur non financier, comparativement au deuxième trimestre de la même année, contre une réduction de 25 pb du taux directeur au cours de la même période.
Il est important de noter que Bank Al-Maghrib a mis en place un nouveau programme de soutien au financement bancaire des très petites entreprises (TPE), avec en particulier un refinancement des banques participantes à un taux préférentiel égal au taux directeur minoré de 25 pb.
Selon le Conseil, « ce dispositif et l’engagement exprimé par le secteur bancaire devraient améliorer l’accès au financement de cette catégorie d’entreprises et renforcer sa contribution à la création d’emplois dans notre pays ».
Alain Bouithy