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Pour le contexte, il est utile de rappeler que si la danse folklorique, pour des raisons touristiques, est considérée chez nous, la danse dite classique, le ballet au sens large du mot, danse en tant qu’art pur, est simplement admise du bout des lèvres. Considérée comme un art majeur, la danse classique est souvent boudée ou admise par une certaine classe sociale.
Que pouvons-nous penser du travail présenté le 25 juin dernier à la salle couverte du complexe sportif Mohammed V par Nadia Fathallah ?
De manière générale, il y a un effort sérieux et une volonté de donner un travail honnête.
Femme discrète, déterminée et cultivée, Nadia, par son comportement et sa simplicité, honore les professeurs qui l’ont formée en suivant leur tradition et leur école. L’on peut évoquer l’époque de Vera Likatchova, son professeur, de Nina Baldoui, de Nelly Stark (qui ont formé Lidy Maznev) toutes avec la compagnie du défunt Abdelouahab Agouni (les anciens s’en souviendront), une époque où le Conservatoire national brillait autant par ses fastueux spectacles (deux ou trois fois par an) que par la qualité du travail.
La démarche de Nadia Fathallah est simple et directe : perpétuer la danse classique dans son style. C’est sa position. Cependant, l’hommage qui peut être rendu à cette jeune chorégraphe est celui de s’être attelée à un travail aussi délicat que de monter un ballet du répertoire, qu’aucun professeur n’avait encore jamais fait ici chez nous.
Des extraits ont été présentés mais jamais une œuvre complète de l’envergure de «Giselle » d’Adophe Adam ou « Le lac des cygnes » de Tchaïkovski, parmi les ballets les plus difficiles à cause de la double personnalité de Giselle et d’Odette-Odile dans les deux œuvres respectives.
Dans ces deux ballets, la danseuse doit interpréter tour à tour un personnage humain et un autre désincarné : écueil pour la ballerine qui peut exceller dans l’un et faiblir dans l’autre.
Nadia a couru des risques d’autant plus qu’elle s’était tenue à respecter chorégraphie, décors, costumes originels, ce qui est une marque de respect qu’elle voue à son art.
Elle a fait de son mieux pour donner plus de rigueur à son travail tout en présentant au public une œuvre intéressante, donnant ainsi à la danse une tonalité de réflexion sur l’art dramatique.
On ne peut qu’encourager cette jeune chorégraphe qui cherche à mieux développer son art.
E-mail association fathallah@hotmail.com