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Commençons par le commencement. Un jeune, âgé entre 15 et 17 ans qui se met à tricher tout en le revendiquant haut et fort sur les chaînes de télévision au prétexte que ses professeurs ne lui expliquent pas bien les cours et qu’il ne peut pas s’en sortir seul avec ce qu’on lui a enseigné. Cela est le résultat d’un long processus qui commence à 6 ans, c’est-à-dire en première année du primaire. A cet âge, un enfant doit apprendre à lire et à écrire, tout en l’initiant aux valeurs morales qui l’accompagneront au fur et à mesure qu’il grandira et qu’il se forgera une personnalité. Cependant, une partie de ceux et de celles qui sont censés lui inculquer ces valeurs sont des jeunes qui ont obtenu leur bac à 17 ans et, pour certains, en trichant. Après deux ans de formation pédagogique, ils deviennent enseignants responsables d’une trentaine d’élèves. Or, à 19 ans, ils n’ont ni assez d’expérience ni suffisamment de maturité pour assumer une telle responsabilité.
Ces critères ont changé depuis mai 2011 et l’accès au métier d’enseignant du primaire exige obligatoirement d’être titulaire d’une licence. Les années d’études à la faculté, les lectures et les recherches permettent forcément à ces jeunes d’accumuler une expérience grâce à laquelle ils essaieront d’assumer leurs responsabilités. Malheureusement, les années de formation de bacheliers aux métiers de l’enseignement primaire nous ont légué une génération d’enseignants-fonctionnaires qui manquent cruellement d’un bagage intellectuel à même de leur permettre de faire face à des classes en sureffectif.
Qu’en est-il des effectifs?
Il est vrai que même pour des enseignants plus âgés et plus expérimentés, le sureffectif se répercute sur les conditions de travail. Une classe de 22 élèves n’est pas celle de 30 et sûrement pas une de 50 élèves. Maîtriser la situation et assurer un suivi en corrigeant chaque élève à part devient chose difficile alors pour un enseignant de 19 ans, c’est carrément une mission impossible. C’est ainsi que notre système éducatif s’est retrouvé confronté à des problèmes monstrueux comme la déperdition scolaire, la baisse de niveau, le manque de motivation et ce sentiment d’être dépassé qui s’installe parmi le corps enseignant.
Le privé
Si les écoles publiques sont tenues de respecter les programmes en vigueur et de s’attacher les services d’enseignants recrutés par le ministère de tutelle en vérifiant leurs diplômes et références, les écoles privées, elles, ont leurs propres modes de fonctionnement. Ces établissements ont un peu moins de la moitié du corps enseignant titulaire. La plupart de ces enseignants sont soit des retraités du secteur public soit des lauréats du départ volontaire. Le reste, ce sont souvent des vacataires qui n’ont parfois même pas le diplôme d’enseignant.
Une école privée qui se respecterait choisit forcément des enseignants expérimentés pour garder un certain niveau, car il y va de sa réputation alors que d’autres écoles acceptent des jeunes licenciés, diplômés en quelque chose tout simplement parce qu’ils font l’affaire sans forcément avoir eu une formation pédagogique.
Avec un peu de recul, l’individu n’est-il pas le reflet de sa société ? Nietzche avait dit : « Les valeurs morales ont une relativité qui dépend de la société où elles émergent.». La société n’est-elle pas régie par des lois mises en place par les politiques?