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Pour Abdelghani Marhani, élu de la ville, cette situation en dit long sur la mauvaise gestion et l'improvisation dans laquelle sombre la métropole. « A Casablanca, les projets structurants ne sont pas soumis à une programmation précise dans le temps. Ils attendent toujours l'intervention d'une partie ou d'une autre pour être mis en œuvre et cela démontre à quel point la ville manque d'une vraie politique de développement à long terme », nous a-t-il expliqué. En poursuivant dans le même sens, l'édile local a souligné que le lancement des projets en question a été le résultat de la fin du conflit qui a opposé la majorité et l'opposition, ce qui a permis le déblocage des fonds nécessaires pour entamer les travaux. « Le hic, c'est que ces travaux vont être entrepris sans études intégrées et sans coordination entre elles », nous a-t-il confié.
A ce propos, notre source s'est posé des questions sur le rôle de «l'autorité de déplacement», une commission relevant du Conseil de la ville, dans l'étude et la programmation de ces projets. «On aimerait bien savoir où se cache cette commission qui n'a jamais fait parler d'elle depuis son élection en 2007», s'est-il interrogé.
De son côté, Abdelhak Mabchour, un autre élu de la ville, nous a indiqué que les projets en question ont été inscrits sur l'agenda du Conseil mais ils ont été mis en stand-by faute de moyens financiers appropriés.
S'agissant du timing du lancement simultané des projets, M. Mabchour a une opinion qui semble un peu curieuse. Selon lui, il faut jouer le tout pour le tout. «La ville est déjà congestionnée. Le mieux est de lancer les travaux en même temps afin qu'on puisse en finir avec cela une fois pour toutes », nous a-t-il révélé.
Les Casablancais sont-ils condamnés à souffrir encore de la congestion de leur ville ? « Non », assure une source du Conseil de la ville. D'après elle, des pourparlers sont en cours avec la Société nationale des autoroutes du Maroc (ADM) et le ministère de l'Equipement pour offrir, pendant la durée des travaux, la gratuité du périphérique de l'autoroute A5 qui contourne Casablanca. Et ce pour minorer la gêne occasionnée par les travaux en cours.
Des propos que ne semblent pas plaire à Abdelaziz Rebbah qui a exclu, lors des séances des questions orales devant la Chambre des représentants lundi 18 juin, toute idée d'une gratuité provisoire s'étalant sur deux années. Selon lui, pareille mesure sera lourde de conséquences financières. « La gratuité pour deux ans pourra se révéler très coûteuse. Elle est estimée à 21 milliards de centimes sans oublier le coût d'exploitation qui va sûrement s'allonger également de plusieurs millions de DH », a-t-il précisé avant d'ajouter que la densité du trafic aura également un coût à prendre en considération.
En effet, l'A5, longue de 33,5 km et qui est gérée aujourd'hui par l'ADM, enregistre le passage de 28.000 véhicules par jour. Un trafic qui rapporte aux caisses de cette entreprise 100 millions de DH annuellement. « Il est clair donc qu'une telle action risquera d'impacter négativement l'équilibre financier de ce tronçon d'autoroute et, du coup, la comptabilité de l'ADM», a-t-il déclaré, tout en précisant que son ministère a assez investi dans la ville et qu'il continue à le faire comme c'est le cas pour sa participation financière au projet du viaduc du rond-point Sidi Maârouf reliant la ville à l'aéroport Mohammed V même si cette participation se révèle très onéreuse. Pourtant, pour plusieurs observateurs, la gratuité de l'autoroute A5 ne va pas changer grand-chose vu la densité du trafic. Pour eux, le problème de la congestion de la capitale économique est structurel et demande une intervention globale plus profonde.
A cet effet, ils estiment que si la circulation automobile est congestionnée au centre-ville, c'est d'abord en raison des travaux non achevés du tramway et qui risquent de s'allonger encore vu le retard que le projet accuse depuis peu.
D'après eux, la plupart des embouteillages sont observés au niveau des artères et des boulevards où passent les lignes de tramway et, du coup, il est impossible de parler de décongestionner la ville tant que ces travaux n'ont pas pris fin.
Ces observateurs estiment également que ce problème de congestion va demeurer tant que les principales administrations publiques et les meilleurs équipements socio-collectifs sont confinés dans le centre-ville. En d'autres termes, l'absence d'un rééquilibrage de la répartition des équipements risque de compliquer la situation.
Les embouteillages sont dus également, selon ces observateurs, aux difficultés de stationnement dans la ville. La capitale économique se caractérise par le manque de parkings publics proches du centre-ville. En outre, la plupart des immeubles édifiés ne disposent pas de parkings privés pour garer les véhicules. Les garages des immeubles sont généralement consacrés aux commerces ou aux dépôts de marchandises. Cela entrave par conséquent la mobilité urbaine en raison d'une occupation intensive des voies publiques et des trottoirs par des véhicules en stationnement.
Un autre facteur et non des moindres, c'est celui de l'étroitesse des artères passantes. En effet, à Casablanca comme c'est d'ailleurs le cas dans toutes les autres villes du Maroc, les notions les plus élémentaires de l'urbanisme sont foulées au pied.
Une situation qui s'est compliquée davantage avec le manque d'itinéraires obligatoirement réservés aux camions, semi-remorques et autres autocars qui continuent à circuler et à stationner comme bon leur semble. Donc en un mot, les Casablancais sont appelés à prendre davantage leur mal en patience en attendant des jours meilleurs.