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Pour sa première sortie devant la presse, depuis sa nomination à la tête du Groupe Lafarge Ciments, en janvier 2010, Pierre Damnon a reconnu les efforts déployés par son prédécesseur, Jean-Marie Schmitz, et par tout le management de la société, qui ont permis à la filiale marocaine d’être, aujourd’hui, «parmi les meilleures unités du Groupe Lafarge au monde, en termes de performances industrielles».
La société continue, en effet, à investir. Plus de 1,4 milliard DH ont été mobilisés l’année dernière pour réaliser, entre autres, le nouveau broyeur de Tanger, construire la nouvelle ligne de cuisson de Tétouan, et poursuivre l’extension du parc éolien de Tétouan, avec une capacité de production qui dépasse de nos jours les 22 MW au lieu de 10 MW auparavant. Cette capacité pourrait être portée à 32 MW prochainement, si l’on en croit le management de la société. De plus, Lafarge Ciments compte lancer dans les deux ou trois prochaines années, une nouvelle cimenterie dans le Souss. Le projet, révélé par M. Damnon, lors de la conférence de presse tenue lundi 19 avril 2010, est déjà à l’étude. L’on sait que dans cette région, qui s’étend d’Agadir à Dakhla, il n’existe qu’une seule usine appartenant au Groupe Ciments du Maroc, filiale du Groupe Italcementi. Pourtant, la région, en pleine construction, a besoin sans doute de nouvelles capacités de production pour couvrir ses besoins. Sachant, par ailleurs, que le transport du ciment coûte quelque 220 DH la tonne, ce qui obère les charges et donc renchérit le prix du ciment, en tant que facteur de production.
Fortement présente au Nord et au Centre, grâce à ses usines aux meilleurs standards en matière de sécurité et de performance industrielle, à la fois à Tétouan et à Bouskoura (à quelques kilomètres au sud de Casablanca), Lafarge Ciments, tout en consolidant ses avancées technologiques, veut essaimer. «Nous voulons rester les meilleurs», dira M. Damnon. L’entreprise a du cash, beaucoup de cash, des compétences humaines indispensables, un process de fabrication des plus propres et une vision stratégique calquée sur celle de sa maison-mère : tous les ingrédients sont là pour avancer, innover et créer de la richesse. La société a réussi, en effet, à mettre sur le marché de nouveaux produits à forte valeur ajoutée, notamment dans les segments béton et granulats. La filiale béton, grâce à de nouvelles formulations, poursuit sa croissance et démarre deux nouvelles unités sur Casablanca (Dar Bouazza et Tit Mellil). La société a, d’autre part, réussi la mise au point et la commercialisation du mortier industriel (projeté et manuel). La société lorgne désormais le marché extérieur, après l’exportation de quelque milliers de tonnes de dalles de plafond à base de plâtre vers l’Afrique du Sud.
En social, les comptes de Lafarge Ciments sont plutôt contrastés : des revenus en hausse de près de 8% à 4.509 millions DH, un résultat d’exploitation en accroissement de 12,2% à 2.132 millions DH. En revanche, la capacité bénéficiaire accuse un retrait de 11,3% à 1.612 millions DH, au lieu de 1.817 millions DH en 2008.
Pour 2010, les projections du top management semblent très conservatrices, tablant sur une croissance de la demande du ciment variant de 1 à 2%. La baisse de 2% des ventes du ciment constatée au premier trimestre 2010 est due, vraisemblablement, aux intempéries. Mais, le démarrage de nouvelles usines du Groupes Sefrioui à Ben Ahmed et Béni-Mellal risque de chambouler la donne.
Forte profitabilité
Avec des résultats financiers au beau fixe, le Groupe entend distribuer un dividende de 66 DH par action (mieux qu’en 2008 avec un dividende unitaire limité à 60 DH). Première capitalisation de son compartiment à la Bourse de Casablanca, avec une valorisation de près de 35 milliards DH (très loin devant Ciments du Maroc et Holcim Maroc avec respectivement 14,7 milliards DH et 9,8 milliards DH), Lafarge Ciments a surperformé le marché boursier casablancais avec un gain cumulé depuis le début de l’année 2010 de 41,14% au cours de 2000 DH l’action contre moins de 1.400 DH au début de l’année. Pour rappel, Lafarge Maroc, holding commune (Lafarge et SNI) contrôle près de 70% du capital. Le reste est réparti entre certains investisseurs institutionnels et le flottant en Bourse.