On apprend par le biais d’un communiqué que le ministère qui veille à la santé des Marocains donne aujourd’hui à Rabat le coup d’envoi à son programme « Attentes» qui débutera avec des séances d’auditions publiques qui, selon le communiqué, s’étaleront du 26 juin au 05 juillet. Il est souligné aussi que leur objectif est de faire participer le citoyen à l’élaboration d’une politique sanitaire qui prend en considération les besoins de la population.
Mais quelle mouche a piqué les organisateurs de ce non-événement? Le ministère de la Santé a fait des études par des spécialistes d’ici et d’ailleurs et qui ont coûté les yeux de la tête aux contribuables. Mais on comprend mal qu’un citoyen, à l’instar des fameuses séances de l’Instance équité et réconciliation, vienne étaler ses souffrances quotidiennes dans les hôpitaux du pays. Des hôpitaux où l’on meurt. Des hôpitaux où l’on souffre. Des hôpitaux où l’on se sent humilié. Des hôpitaux où l’on manque de tout et où tout se paie. Des hôpitaux où le patient souffre, le médecin peine à s’acquitter de son devoir, l’infirmier exerce dans des conditions difficiles et où douleur, souffrance et désespoir sont le quotidien du malade. Hôpitaux où le clientélisme et la corruption font rage tant au niveau des soins qu’en matière des appels d’offres concernant ces établissements.
Tous les Marocains peuvent faire ce diagnostic effrayant. Il y a quelques jours, des femmes sont mortes dans des maternités dépendant d’hôpitaux dits provinciaux où l’on est censé trouver ce qu’il faut médicalement parlant, de quoi mettre un enfant au monde. De quoi parer à toute éventualité d’hémorragie ou de complication en cas de césarienne par exemple. Hé bien, il n’en est rien. Que dire de la situation dans les centres de santé et les dispensaires ou encore au sommet des montagnes où se soigner devient un luxe inaccessible.
Il est dit dans le communiqué en question que ce programme est un préambule aux Assises nationales sur la santé que prépare le ministère. Dans ce cas, il est conseillé de voir du côté des spécialistes qui connaissent et les dysfonctionnements et les stratégies susceptibles de les éradiquer. Quant aux séances d’auditions, elles sont, avec tout le respect au ministre, une perte de temps et surtout de deniers publics.