-
L'Université Mohammed V accueille la prestigieuse Réunion annuelle de l’AASP – The Palynological
-
Fès: Un colloque se penche sur les enjeux de la transition énergétique nationale et les systèmes intelligents
-
Fès: L’USMBA consacre près de 20 MDH par an à la recherche scientifique
-
Oujda accueille le 15è Forum international de l’étudiant

Dans une note adressée le 9 septembre dernier aux directeurs et directrices des établissements scolaires publics et privés, le ministre en charge de ce département, Ahmed Akhchichen a exhorté les responsables de ces établissements à prendre une série de mesures, parmi lesquelles la création d'une cellule de crise, chargée de prendre des mesures préventives contre l'épidémie et de préparer un plan de continuité pédagogique au sein de l'établissement. Les responsables de ces établissements sont aussi encouragés à maintenir l'hygiène des classes scolaires, ainsi que l'encadrement du corps enseignant et l'organisation de journées de sensibilisation et d'information au profit des élèves.
Et en cas de crise, les responsables de chaque établissement doivent créer des espaces d’isolement pour mettre en quarantaine les cas douteux qui affichent les symptômes de la maladie et les envoyer immédiatement aux services sanitaires compétents, sans oublier d'informer la hiérarchie.
Au sein des établissements scolaires, la situation est rassurante. La grippe A/H1N1 ne fait pas peur et l'inexistence de cas enregistrés dans les écoles marocaines inspire confiance. Le secteur de l'enseignement est rongé par d'autres maux. Quant à la note du ministre, elle n'a pas changé le quotidien de ces établissements.
Pour Othman Tout, directeur pédagogique d'un établissement privé : « Une fois qu'on a reçu la note, on a tenu une réunion avec les enseignants à qui on a distribué des copies de ce document, pour qu'ils le lisent aux élèves ». C'est le cas aussi d'Abdellah Idaa, directeur d'une école publique. « Quand on a reçu la note, on a improvisé une petite réunion avec les enseignants pour discuter des mesures à prendre et c'est tout », affirme-t-il.
Dès lors, la balle a été renvoyée aux enseignants, mal informés et dépourvus des moyens et qui se sont contentés d'organiser quelques séances de sensibilisation et d'information au sujet de la grippe porcine. A la limite, ils donnent quelques consignes, genre lavez-vous les mains plusieurs fois par jour, mettez un mouchoir en papier devant la bouche et le nez à chaque éternuement.
Pourtant une question demeure posée : En cas d'épidémie, ces établissements sont-ils prêts à réagir ? Les nombreux directeurs qu'on a interrogés ont déclaré non sans l'ombre d'une hésitation. Ces responsables pointent du doigt le manque de savoir scientifique et médical du corps enseignant. « Plusieurs fois des élèves arrivent avec des maux de tête, fièvre… et franchement on ne sait quoi faire. On ne sait pas s’il sagit de la grippe A ou de la grippe saisonniére » affirme Latifa Boudali, enseignante. « On a trouvé pas mal de fois des malades imaginaires qui profitent de l'occasion pour sécher les cours », déclare Othman Tout. A ce titre, les responsables des ces établissements reprochent au ministère de tutelle le manque d’organiser des rencontres et des journées scientifique qui traitant le sujet. Ces établissements manquent aussi de personnel médical apte à identifier les cas douteux, et à appliquer les procédures à suivre dans ces cas. Si le ministère de la Santé a organisé des journées de sensibilisation pour les enseignants, les critiques ne manquent pas. Othman Tout se rappelle ces journées: « On a été convoqués à une journée de sensibilisation organisée par la délégation du ministère de la Santé. La rencontre censée commencer à 10h00 a finalement démarré à 11h00, après que la moitié des invités a quitté la salle, et tout cela pour avoir des informations qu’on connaissait déjà ».
Abdellah Idaa garde lui aussi un mauvais souvenir de ces journées : « j'étais convoqué comme beaucoup de responsables des établissements, mais à la surprise générale pour fournir seulement des renseignements sur le nombre des enseignants et des élèves que j'ai dans mon établissement ».
Si l'état de progression de l'épidémie est stable au Maroc et le nombre des cas totalise 168, dont 160 rétablis, selon les chiffres du ministère de la Santé, certaines questions persistent: Pourquoi y-t-il un manque des professionnels de la santé au sein de ces établissement? La fermeture générale des établissements scolaires est-elle envisagée ?
Et dans ce cas comment la continuité pédagogique est-elle assurée? Une campagne de vaccination est-elle prévue ? Peut-être le sera-t-elle grâce à une autre note ministérielle qui oubliera, comme il se doit, de mettre les moyens qu'il faut à la disposition du personnel enseignant.