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Après avoir passé plus de trente ans dans la police, l'Allemand a toujours le réflexe de chercher à brandir sa carte officielle même s'il n'en a plus depuis qu'il a pris la tête du département sécurité de la fédération, en juin dernier. Pourtant, son travail quotidien n'a pas trop changé, selon lui, si ce n'est l'environnement, et le fait que ses pouvoirs se limitent seulement aux différents codes d'éthique et statuts de la Fifa.
"Je fais en gros du travail de police toute la journée", a raconté Ralf Mutschke lors d'un entretien accordé aux trois principales agences de presse avant de s'envoler pour Rome, pour une conférence sur l'intégrité du sport, jeudi et vendredi.
Cette réunion, qui rassemble l’Interpol, la Fifa, l'Uefa (la confédération européenne) et des fédérations nationales de football, s'inscrit dans les initiatives mises en place pour tenter d'impliquer toute la planète du ballon rond dans la lutte contre les matches truqués, alors que la Fifa a fait de la tolérance zéro en la matière son credo depuis deux ans. Des conférences ont déjà eu ou auront lieu sur d'autres continents.
"Y a-t-il une région plus vulnérable à la manipulation des matches ? Ma réponse est non", a insisté l'ancien policier. Volontairement évasif, il consent simplement à chiffrer à "une vingtaine" le nombre de pays qui ont fait l'objet d'enquêtes de la Fifa en 2012: "Ces pays étaient en Amérique, en Afrique, en Europe, en Asie. Ce qui montre bien que le problème est global".
Les matches peuvent être arrangés soit dans un intérêt sportif comme cela s'est vu en Italie avec des clubs qui cherchaient à assurer leur qualification pour la Ligue des champions, soit dans le but de faire de l'argent avec des paris sportifs, une activité où le football est investi alors par le crime organisé.
Wilson Paj Parumal, un homme d'affaires de Singapour s'est ainsi fait une petite notoriété dans ce domaine. Son nom était déjà cité dans plusieurs affaires de corruption de premier plan, notamment en Afrique du Sud et au Zimbabwe, quand il a été condamné en Finlande pour avoir acheté des joueurs du championnat national.
"Pourtant la Finlande pointe au deuxième rang du classement de Transparency sur la corruption", a souligné Ralf Mutschke. "Si vous prenez les matches truqués de Parumal et les pays par lesquels il est passé, vous avez la moitié des 16 premiers pays les mieux protégés contre la corruption".
"Un homme condamné pour avoir truqué des matches est venu à Zurich me rencontrer. Il m'a dit, droit en pleine face: le crime organisé se lance dans les matches truqués parce que les risques sont faibles et les profits élevés", a raconté M. Mutschke.
Tout en tentant de creuser les liens avec les autorités policières, l'Allemand tente de convaincre chacune des 209 fédérations nationales de se doter d'un agent chargé de la lutte contre la corruption afin de pouvoir compter sur un réseau. Ceux-ci pourraient être les mêmes agents chargés de la sécurité dans les stades. Car souvent la tentative de corruption se fait par ce que Ralf Mutschke appelle "une approche froide" dans les corridors du stade d'un joueur. "Le plus fou est qu'ils n'ont pas peur parce que personne ne rapporte cela", a insisté le responsable sécurité de la Fifa.
La Fédération tente de faire évoluer les mentalités et a déjà mis en place fin décembre une hotline interne au milieu du football pour dénoncer des faits. Une messagerie internet, nommée "whistleblower" (dénonciateur) doit être mise en place en février.