Au moins un mort et sept blessés dans une attaque à la grenade à Bujumbura

Le Burundi appelle au dialogue avec le Rwanda


Mardi 23 Février 2016

Au moins une personne a été tuée et sept autres blessées lundi matin dans l'explosion d'une grenade dans un marché de Bujumbura, ont rapporté à l'AFP le maire de la capitale burundaise et des témoins.
 "Des criminels armés à moto viennent de lancer une grenade au marché Kwa Siyoni. Une personne a été tuée sur le champ et sept autres blessées", a annoncé à l'AFP Freddy Mbonimpa, le maire de Bujumbura, dénonçant "un acte terroriste qui vise des paisibles citoyens".
 Selon des témoins, la grenade aurait été enveloppée dans un sachet et "son explosion a causé un moment de panique, mais le calme est vite revenu".
 Par ailleurs, deux personnes ont été tuées et deux autres blessées dans la nuit de dimanche à lundi dans la commune de Gisozi (centre) au cours d'une attaque attribuée à des "criminels armés", a annoncé à l'AFP Jean-Marie Nyakarerwa, le gouverneur de la province de Mwaro, quelque 75 km à l'est de Bujumbura.
Selon ce responsable administratif, c'est la quatrième fois en deux semaines que des inconnus armés lancent des attaques dans cette commune.
 Au Burundi, "criminels armés" est le terme utilisé par les autorités pour désigner les combattants de mouvements rebelles en gestation, qui veulent chasser le président Pierre Nkurunziza par les armes.
Après un début d'année plutôt calme, Bujumbura est confrontée à une recrudescence d'attaques à la grenade, devenues quasi-quotidiennes depuis début février. Le pouvoir et l'opposition se rejettent mutuellement la responsabilité de ces "attaques terroristes", qui ne sont jamais revendiquées.
 Le Burundi est plongé dans une profonde crise politique depuis la candidature du président Pierre Nkurunziza - réélu en juillet - à un troisième mandat. L'opposition, la société civile et une partie de son camp jugent ce troisième mandat contraire à la Constitution et à l'Accord d'Arusha, qui avait mis fin à la guerre civile (1993-2006).
Le gouvernement du Burundi a appelé à "un dialogue direct avec Kigali pour résoudre nos différends", a annoncé vendredi à l'AFP le Premier vice-président Gaston Sindimwo, considérant que le Rwanda était le "principal instigateur" des problèmes du Burundi.
"Le gouvernement du Burundi appelle le Rwanda à arrêter de déstabiliser notre pays et (pour cela), un dialogue direct entre Bujumbura et Kigali pour régler nos différends s'impose", a lancé Gaston Sindimwo.
 "On ne choisit pas ses voisins et à ce titre, le Burundi et le Rwanda sont condamnés à s'entendre (...) Nous devons donc nous asseoir ensemble pour discuter et résoudre ces problèmes nés de l'immixtion rwandaise dans les affaires de notre pays", a-t-il insisté.
 "Dire que le Burundi fait face à un problème interne aujourd'hui, c'est faux; tout le monde voit que l'instigateur principal des problèmes dans notre pays, c'est le Rwanda", a-t-il ajouté. Depuis le début de la crise politique au Burundi, les relations se sont envenimées, pour devenir délétères, entre le Burundi et son voisin rwandais.
 Le gouvernement burundais a organisé samedi des manifestations pour dénoncer "les actes d'agression" du Rwanda et de son président Paul Kagame contre le Burundi, accusant son voisin du nord d'entraîner sur son sol des réfugiés burundais pour déstabiliser le régime du président Pierre Nkurunziza.
 Le Rwanda avait annoncé la veille vouloir expulser les quelque 75.000 Burundais réfugiés sur son territoire vers d'autres pays, après que ces accusations aient été reprises par un groupe d'experts de l'ONU puis les USA.
 Les violences ont déjà fait plus de 400 morts et poussé plus de 230.000 personnes à quitter le pays, parmi lesquels de nombreux opposants, militants associatifs et journalistes, selon l'ONU.


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