"Dans la semaine allant du 17 au 24 août, 58 civils ont été tués, dont 42 par la coalition sous commandement saoudien", a précisé la porte-parole du Haut-Commissariat, Liz Throssell, lors d'un point de presse à Genève. L'ONU s'était déjà inquiétée la semaine dernière de la multiplication des raids aériens de la coalition.
Vendredi, au moins neuf personnes dont des enfants ont été tuées dans un raid aérien qui a détruit deux bâtiments dans un quartier résidentiel de la capitale yéménite Sanaa, ont affirmé un témoin à l'AFP ainsi que des sources médicales.
Le témoin Mohamed Ahmed, qui habite dans l'un des bâtiments détruits, a raconté à l'AFP avoir avec d'autres résidents retiré neuf corps des décombres dont des enfants d'une même famille et les avoir transportés à l'hôpital.
Une source de sécurité et des médecins ont confirmé le bilan d'au moins neuf morts dont des enfants.
Le raid a visé le quartier Faj Attan, dans le sud de la capitale, selon un photographe de l'AFP sur place.
Quand la roquette est tombée, un des bâtiments s'est immédiatement écroulé, entraînant la destruction du second, a raconté le témoin.
D'après lui, des habitants ont pu se sauver à temps, d'autres ont en revanche ont été bloqués sous les décombres. "Certains d'entre eux sont morts et d'autres blessés", a t-il encore déclaré.
Un photographe de l'AFP sur place a rapporté que les deux bâtiments formés chacun de trois étages avaient été totalement détruits. Il a vu des sauveteurs et des habitants fouiller les décombres pour tenter de retrouver des survivants.
La chaîne de télévision al-Massira, appartenant aux rebelles Houthis qui contrôlent la capitale, a indiqué pour sa part que 14 personnes avaient péri dans le raid, qu'elle a attribué à l'aviation de la coalition arabe, menée par l'Arabie Saoudite.
La guerre au Yémen oppose les forces du président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, soutenu par cette coalition conduite par l'Arabie Saoudite, aux rebelles Houthis alliés aux partisans de l'ancien président yéménite Ali Abdallah Saleh.
Mercredi, au moins 30 Yéménites, dont des civils, avaient été tués dans des frappes dans et autour de Sanaa, attribués également à la coalition arabe.
Accusée à maintes reprises par des ONG d'avoir visé par erreur des civils lors de ses raids, la coalition a reconnu certaines erreurs, dont une frappe contre une cérémonie de funérailles à Sanaa en octobre 2016 qui avait fait plus de 140 morts.
"En 2017, le nombre de raids par mois est trois fois supérieur à l'an dernier et les affrontements armés recensés chaque mois ont plus que doublé", a affirmé vendredi dernier le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, Stephen O'Brien.
Depuis mars 2015, le conflit a fait quelque 8.400 morts et 48.000 blessés, dont de nombreux civils, et provoqué une très grave crise humanitaire, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Une épidémie de choléra a en outre fait quelque 2.000 morts et plusieurs régions de ce pays pauvre sont au bord de la famine.