Au moins 64 morts depuis la reprise des combats au Nagorny-Karabakh

Un obus arménien tombe en Iran


Mercredi 6 Avril 2016

Au moins 64 morts depuis la reprise des combats au Nagorny-Karabakh
Au moins 64 personnes, majoritairement des soldats, ont péri en quatre jours dans de violents combats dans la région contestée du Nagorny-Karabakh où rien ne semble empêcher l'escalade militaire malgré les appels au calme de Moscou et des Occidentaux, selon un comptage de l'AFP.
 Les combats, les plus intenses en vingt ans, ont continué dans la nuit de lundi à mardi le long de la ligne de front.
 Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a annoncé mardi matin la mort de 16 soldats azerbaïdjanais au cours des 48 heures dans des affrontements, ce qui porte le bilan total des hostilités à au moins 64 morts parmi les militaires et civils des deux côtés, selon les annonces officielles des belligérants.
 "L'Arménie a continué de tirer sur les positions de l'armée azerbaïdjanaise et les cibles civiles à coups de mitrailleuses et de mortiers de 120 mm", a affirmé le ministère dans un communiqué.
Pour sa part, le ministère de la Défense des autorités séparatistes du Nagorny-Karabakh a accusé l'Azerbaïdjan "d'avoir poursuivi son agression tout au long de la nuit".
 "Ils ont utilisé des lance-roquettes multiples Smerch dans le secteur sud de la ligne de front", a-t-il ajouté dans un communiqué.
Ces annonces interviennent alors que Vienne devait accueillir mardi une réunion du groupe de Minsk sur le Karabakh au sein de l'OSCE, co-présidé par la France, les Etats-Unis et la Russie et chargé de trouver une issue à ce "conflit gelé" depuis plus de 20 ans.
 Les séparatistes arméniens, soutenus par Erevan, ont pris le contrôle du Nagorny-Karabakh au début des années 1990 à l'issue d'une guerre qui a fait 30.000 morts et des centaines de milliers de réfugiés, principalement des Azerbaïdjanais. Le Nagorny-Karabakh est peuplée majoritairement d'Arméniens.
 Malgré la signature en 1994 d'un cessez-le-feu, aucun traité de paix n'a été signé.
L'Azerbaïdjan et le Haut-Karabakh se sont mutuellement accusés mardi d'être responsables de cette escalade de violence.
 "Toute la responsabilité est imputable à l'Arménie qui ne se préoccupe pas de résoudre le conflit et viole le droit international", a déclaré le vice-ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères, Khalaf Khalafov, lors d'une réunion à Bakou.
 Dans un communiqué, les forces armées du Haut-Karabakh ont accusé l'Azerbaïdjan "d'augmenter jour après jour le calibre de ses munitions" et d'avoir utilisé lundi soir des lance-roquettes multiples Smerch contre des positions militaires et des installations civiles.
 Les affrontements, qui impliquent des chars, des missiles, de l'artillerie et des hélicoptères, ont lieu autour de la zone de contact, un no man's land truffé de mines qui sépare les forces séparatistes, positionnées au pied des monts Karabakh, des troupes azerbaïdjanaises retranchées plus bas dans la plaine.
 Lundi, le président arménien Serj Sargsyan a mis en garde lundi contre le risque de guerre ouverte avec l'Azerbaïdjan.
Par ailleurs, un obus tiré par les forces arméniennes est tombé lundi dans le nord de l'Iran sans faire de victime, a rapporté mardi l'agence de presse Fars.
 "Dans le cadre des affrontements entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, un obus est tombé dans le jardin d'une maison dans la région de Koda-Afarin, provoquant des dégâts, mais pas de victimes", a déclaré Saïd Shabestari, le vice-gouverneur de la province iranienne de l'Azerbaïdjan oriental à Fars. "Cet obus a été tiré par les forces arméniennes", a-t-il affirmé.
 Selon d'autres médias iraniens, trois autres obus avaient déjà touché l'Iran samedi.
 L'Iran a demandé lundi à ses deux voisins, l'Arménie et l'Azerbaïdjan, de faire preuve de retenue et s'est déclaré prêt à apporter son aide.
 Mardi, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a appelé son homologue arménien Edouard Nalbandian, pour lui proposer la médiation de l'Iran afin de "régler pacifiquement les différends entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan", selon l'agence de presse officielles Irna.
 L'Iran compte une communauté de langue azérie de plus de dix millions de personnes, ainsi qu'une communauté arménienne d'un peu moins de 100.000 personnes.


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