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Un responsable militaire progouvernemental a affirmé que l'objectif était de "purger" ces rues de toute présence rebelle.
Hodeida, ville portuaire de l'ouest du Yémen, sur la mer Rouge, revêt une importance stratégique car c'est le point d'entrée des trois-quarts des importations et de l'aide humanitaire internationale au Yémen.
Des forces progouvernementales ont pénétré dimanche dans un quartier situé entre le sud de l'hôpital du 22-Mai --le plus grand de la ville-- et la grande avenue appelée Sanaa, ont indiqué des sources militaires, ajoutant que loyalistes et rebelles se sont affrontés autour d'un complexe touristique appelé Al-Waha (Oasis).
L'offensive sur Hodeida, soutenue par l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, a été lancée en juin, mais elle s'est nettement intensifiée depuis le 1er novembre avec un bilan de plus de 400 morts dans les deux camps. Les Houthis, qui contrôlent également la capitale Sanaa, sont soutenus par l'Iran.
Quelque 445.000 personnes ont quitté la ville de Hodeida depuis juin, selon l'ONU. La ville comptait 600.000 habitants.
La Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet, a exprimé son indignation face à l'"impact inacceptable" de l'escalade des hostilités à Hodeida sur une population yéménite "déjà traumatisée et affamée".
La coordinatrice de Save the Children, Mariam Aldogani, jointe par téléphone à Hodeida, a décrit une "situation difficile (...) avec le bruit des accrochages de plus en plus proche" des zones résidentielles.
"Nous entendons les avions et les échanges de tirs sans arrêt. Les rues sont désertes dans certains secteurs de la ville", a-t-elle ajouté.
Les forces loyalistes progressent depuis le sud et l'est vers le port et se trouvent désormais à environ 3 km du principal bastion rebelle de la ville, appelé "7-Juillet", une zone ultra-sécurisée dans l'est de la ville.
Leur avancée est cependant entravée par les nombreux snipers déployés par les rebelles ainsi que par les mines et les tranchées creusées à travers la ville, selon des sources militaires.
La bataille menace les ravitaillements humanitaires et les aides sur lesquelles comptent des millions de Yéménites pour subsister, mettent en garde des ONG.
Pour le Conseil norvégien pour les réfugiés, "il y a un très fort risque que davantage d'attaques aériennes ou terrestres coupent (...) la dernière voie de ravitaillement en produits alimentaires, essence et médicaments des quelque 20 millions de Yéménites qui dépendent des importations passant par Hodeida".
"J'exhorte toutes les parties à arrêter la guerre. Pour sauver les enfants. Donnez-leur une chance de vivre, je vous en supplie", a écrit sur Twitter la représentante de l'Unicef au Yémen, Meritxell Relano.
Depuis quatre ans, les forces loyalistes tentent de chasser les Houthis, soutenus par l'Iran, de vastes régions conquises surtout dans le nord et le centre du pays, dont Sanaa. Selon l'ONU, le conflit a fait près de 10.000 morts, dont plus de 2.200 enfants, depuis mars 2015, date de l'intervention au Yémen de la coalition sous commandement saoudien.
Cette coalition est de plus en plus critiquée par l'administration américaine, elle-même épinglée sur le plan intérieur pour son soutien à Ryad.
Son intervention au Yémen est devenue encore plus controversée après le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, imputé à de hauts responsables du royaume et qui a terni l'image de Ryad.
Le Washington Post a fait état vendredi de la décision américaine de cesser de ravitailler en vol les avions de la coalition, mais Ryad a tenu à affirmer que cela avait été fait à sa demande