Manifestation de protestation contre le médiateur de l'ONU à Sanaa
Le général loyaliste Yahia Khayati est décédé dans un hôpital saoudien où il avait été transporté après avoir été grièvement blessé dans des combats dans la région de Midi de la province de Hajja, proche de la frontière saoudienne, a indiqué un responsable militaire.
Cette zone côtière est l'une des rares régions contrôlées par les forces progouvernementales dans le nord du Yémen qui combattent les rebelles houthis pro-iraniens.
Dans la région d'Assilane de la province de Chabwa (centre), les forces loyalistes ont repoussé une puissante attaque rebelle.
Ces combats ont fait 12 morts parmi les rebelles, a affirmé un autre responsable militaire, en signalant la perte de cinq soldats parmi les forces loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi.
Ces nouveaux combats sont intervenus alors que l'émissaire de l'ONU, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, faisait une visite dans la capitale yéménite Sanaa pour relancer le processus de paix en panne.
Des partisans des rebelles, qui tiennent la capitale, ont manifesté samedi pour protester contre un plan de paix que les Nations unies proposent pour mettre fin à la guerre qui dure depuis 19 mois.
"Dégage!", ont scandé des centaines de personnes rassemblées devant l'hôtel où logeait l'émissaire Ismaïl Ould Cheikh Ahmed. "Nous ne cèderons pas et ne plierons pas", ont ajouté les protestataires, qui arboraient des photos de victimes de la guerre et de la malnutrition, selon des témoins.
"La position des Nations unies est honteuse", a déploré un protestataire, Khaled Al-Washali. Plus virulent, Saleh Al-Sharaf, un chef tribal, présent à la manifestation, a demandé à M. Ould Cheikh Ahmed de "se taire et de quitter" le Yémen. "Nous ne voulons pas de vous comme médiateur car vous n'êtes pas neutre."
Le médiateur, arrivé jeudi à Sanaa pour sa deuxième visite en moins d'une semaine, cherche à mettre fin à la guerre qui ravage le Yémen depuis 19 mois et qui a provoqué une profonde crise humanitaire.
La feuille de route de l'émissaire onusien prévoit des arrangements militaires comme la remise des armes lourdes par les rebelles et leur retrait des territoires sous leur contrôle depuis 2014, dont Sanaa, et un volet politique, comme la nomination d'un nouveau vice-président et la formation d'un "gouvernement d'union nationale".
Elle a été fraîchement accueillie par le président Hadi, alors que les Houthis et leur allié, l'ancien président Ali Abdallah Saleh, estiment qu'elle peut servir de base à des négociations.
Vendredi, l'influent Ali Abdallah Saleh avait infléchi son discours en estimant dans un communiqué que les propositions du médiateur de l'ONU offraient "une bonne base" pour des négociations devant conduire à un arrêt des opérations militaire.
Il avait emboîté le pas aux rebelles houthis qui avaient eux aussi estimé fin octobre que la feuille de route offrait un cadre de discussion tout en comportant "des déséquilibres de fond".
Depuis mars 2015 la guerre a fait près de 7.000 morts et 35.000 blessés, selon l'ONU.