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Assia El Ouadia, la juriste, l’avocate et la militante pour les droits humains au Maroc, fille du grand poète et militant feu El Ouadia El Assafi, était visiblement émue et profondément touchée par les différents témoignages qui essayaient de revisiter un parcours féminin digne de respect et d’estime. Zhor Rchad, Bennis, Mohammed Chechouri ont éclairé la mémoire de l’assistance, en évoquant ces moments nostalgiques pleins de reconnaissance. Leurs témoignages n’avaient épargné aucun mot pour rendre à Assia un hommage digne de son parcours lumineux et honorable. Mounir Cherqui a su broder les mots qu’il fallaient pour revivifier une mémoire toujours si fraîche, et décrire une relation humaine et familiale à part. Son témoignage est aussi éloquent que bouleversant.
“Venez avec moi!’’, elle m’a pris par la main et m’a demandé : Qu’est-ce que tu as? Tu as peur, hein? Je lui ai répondu que non et j’ai levé haut les yeux. Sur l’écriteau, il y avait de marqué :’’Prison Centrale de Kénitra! ’’!
Après la procédure des fouilles et des vérifications des identités’, nous avons eu accès au portail réservé aux visiteurs. Vives accolades. Puis elle a dit : ’’Je vous amène mon cousin Mounir aujourd’hui…’’ et s’adressant à moi :’’ Evidemment Salah et Aziz, tu les connais’’. Il y avait, je me souviens, parmi les prisonniers: Mansouri, Abdelkader Chaoui, Temsamani, Abbas El Mouchtari, Al Massoûdi et bien d’autres…
La femme leur parlait, s’enquérait de leur état de santé, les informait des démarches de la Commission de coordination constituée des représentants des familles de prisonniers, d’Amnesty International et de l’Association marocaine des droits de l’Homme.
Tristesses, rires, anecdotes, livres, journaux, rêves, messages à transmettre, c’est l’essentiel de ce qui s’est passé en ce bref instant.
Debout! Les gardiens nous demandaient de partir. La visite a pris fin…Nouvelles accolades, larmes et silence qui a remplacé les mots.
Nous sommes revenus, et sur la route, Assia essuyait ses larmes avec fierté. Un terrible silence enveloppait notre voyage de Kénitra à Casa. De retour à la maison, au quartier Oasis, chacun de nous portait en secret une blessure béante.
Après dix ans de calvaire, Salah et Aziz ont été enfin libérés, ainsi que le reste des camarades. Mais la joie n’y était pas; beaucoup de militants enduraient avec dignité les effets d’une incarcération impitoyable attendant un avenir fantôme!”, témoigne Mounir Chercqui. “Assia El Ouadie: Une femme mystique, frugale qui a fait de la cause de son pays et de ses compatriotes le choix de sa vie, passant du militantisme estudiantin au combat pour les droits de l’Homme et l’édification de la démocratie.
Puis après la défense des prisonniers politiques, elle est passée à la défense des droits de la femme; surtout les femmes victimes de violence. Elle a ainsi mené, à ce titre, une action exemplaire au début des années 90 dans un centre d’écoute à Casa.
Plus elle développe ces acquis, plus elle décide d’élargir le champ de son action. Et c’est ainsi qu’elle a opté pour la défense du droit à un traitement digne dans les prisons. Cette action s’est déroulée à la fin des années 90 au sein de l’Observatoire marocain des prisons. L’événement a constitué le point d’ouverture des institutions carcérales”, a-t-il conclu avec beaucoup d’émotion.