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"Sans qat, je m'isole de mon entourage", dit un intellectuel de Sanaa, bien calé par des coussins dans un "diwan"(salon), la joue bombée par une boule de feuilles "emmagasinées" dans la bouche. "Je suis conscient des ravages économiques et sociaux du qat mais je ne peux pas m'en passer", avoue-t-il. L'effet, une douce euphorie, vient doucement.
L'économie du qat est estimée à 800 millions de dollars par an, ce qui n'est pas négligeable dans un pays considéré comme parmi les plus pauvres du monde.
La culture de l'arbuste du qat accapare le tiers des terres cultivées et met une forte pression sur l'eau selon une récente étude d'un universitaire, Fethi Sakkaf qui souligne que "85% des puits servent à irriguer les champs de qat".
Quelque 20 millions d'heures de travail sont perdus quotidiennement, les employés quittant leurs lieux de travail avant l'heure pour chercher leur qat et pour les dépenses des ménages, ce produit, avec le tabac, arrive en premier dans le milieu urbain, selon la même étude.
On peut dépenser de 2 à plus de 100 dollars, selon la qualité du produit, pour la consommation par jour et par individu du qat que ses détracteurs n'ont jamais réussi à interdire et qui devient au contraire populaire chez les femmes et même les enfants.
Son succès chez les agriculteurs est grand car facile à entretenir et donnant plusieurs récoltes. Selon le ministère de l'Agriculture, un hectare de qat donne 12.500 dollars par an et les autres cultures le tiers de ce revenu. Comme le vin, le qat a ses crus et ses millésimes, selon les marchands.
Les meilleurs, appelés "qats de l'élite", viennent de variétés nobles et ne sont pas traités aux herbicides ou pesticides. Interrogés, de nombreux Yéménites trouvent des vertus au qat. "Il me tient réveillé", dit un chauffeur de taxi de nuit tandis qu'un étudiant affirme ne pas pouvoir réviser sans en consommer.