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"Il est clair pour mon bureau (...) qu'au moment où nous parlons, des crimes internationaux sont sans aucun doute en train d'être commis au Darfour", a déclaré Karim Khan, qui fait le point tous les six mois devant le Conseil de sécurité de l'ONU.
"Ce n'est pas une évaluation tirée d'informations non vérifiées. C'est une analyse pointue de mon bureau, basée sur des preuves et des informations collectées et vérifiées", a-t-il insisté.
Dans ce contexte, "je peux confirmer aujourd'hui que mon bureau prend les mesures nécessaires pour déposer des demandes de mandats d'arrêt en lien avec les crimes qui, nous estimons, sont commis et ont été commis au Darfour-Ouest".
Famine, enfants pris pour cible, filles et femmes violées... Depuis son dernier rapport il y a six mois, la population du pays en proie à une nouvelle guerre depuis avril 2023 a plongé encore plus "dans la souffrance et le malheur", a décrit le procureur.
Et ces souffrances font "écho" à celles ayant conduit à la saisine de la Cour par le Conseil de sécurité il y a 20 ans, les mêmes "modèles criminels", "les mêmes groupes ciblés", a-t-il noté.
"Une nouvelle génération subissant le même enfer enduré par d'autres générations du Darfour", a-t-il insisté, déplorant ce lien "tragique et évitable" entre ce passé et le présent.
La CPI, saisie en 2005 par le Conseil de sécurité de l'ONU concernant la guerre civile qui avait fait environ 300.000 morts au début des années 2000, a ouvert en 2023 une nouvelle enquête pour crimes de guerre dans cette région touchée également par le nouveau conflit qui oppose depuis près de deux ans l'armée soudanaise aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).
"Vingt ans plus tard, en l'absence de l'exécution des mandats d'arrêt délivrés par le juge, nous voyons le risque de déstabilisation au Darfour, plus de malheur pour la population", a mis en garde Karim Khan.
Plusieurs personnes visées depuis des années par des mandats d'arrêt de la CPI n'ont pas été arrêtées ou remises à la Cour, notamment l'ancien dirigeant déchu Omar el-Béchir.
Le procureur a indiqué lundi que ses services pensaient savoir où se trouve Ahmed Haroun, ancien ministre recherché depuis 2007 pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre, et en avoir informé le Soudan.