Un kamikaze a lancé une voiture remplie d'explosifs sur un groupe de soldats dans le centre-ville, tuant trois militaires et en blessant onze autres, a-t-on appris de sources médicales.
Juste après l'explosion, dans le même secteur proche du port, six militaires ont été tués et dix blessés lors d'une attaque menée par les djihadistes.
Les affrontements se poursuivaient dans la soirée. Les forces fidèles au gouvernement du Premier ministre Abdallah al Thinni, reconnu par la communauté internationale, ont repris depuis un an du terrain aux islamistes dans la capitale de la Cyrénaïque mais les djihadistes sont toujours présents dans plusieurs quartiers et dans la zone portuaire.
Cette violence soudaine après un semblant d’accalmie intervient alors qu’à Tripoli se tenait le procès de Seif al-Islam Kadhafi, le fils le plus en vue du défunt dictateur libyen, et huit proches de ce dernier. Ils ont tous été condamnés à mort. Le verdict a été condamné par l'ONU, le Conseil de l'Europe et plusieurs ONG.
Après un procès de 16 mois éclipsé par les violences et les divisions politiques qui ravagent la Libye, des accusés, vêtus de l'habit bleu des prisonniers, la barbe rasée, ont assisté à la dernière audience, l'air impassible, assis en silence dans une cage noire.
A l'annonce du verdict, l'un d'eux a crié "criminels, voyous, tyrans", avant d'être renvoyé de la salle.
Seif al-Islam et 36 autres prévenus étaient jugés pour leur rôle dans la répression meurtrière de la révolte ayant mis fin à l'ancien régime en 2011. Ils étaient poursuivis pour assassinats, pillages et sabotages, actes portant atteinte à l'union nationale, complicité dans l'incitation au viol et recrutement de mercenaires africains.
Souvent présenté comme le successeur potentiel de l'ex-dictateur, Seif al-Islam était absent à l'audience. Depuis son arrestation en novembre 2011, il est détenu à Zenten, aux mains de groupes aujourd'hui opposés aux autorités contrôlant Tripoli.
Sur les 37 accusés, 29 étaient présents dans la salle du tribunal du centre de Tripoli, où de strictes mesures de sécurité avaient été prises à l'occasion de l'audience. Le tribunal a également condamné à mort le dernier Premier ministre de Kadhafi, Baghdadi al-Mahmoudi, et son ex-chef des services de renseignements, Abdallah Senoussi, présents à l'audience.
Seuls les condamnés à mort peuvent faire appel du verdict en vertu du droit libyen, les peines de prison étant applicables immédiatement, selon le procureur général.
Plus de trois ans après la chute du régime Kadhafi, la Libye, en proie au chaos, compte deux Parlements - et deux gouvernements - rivaux, l'un basé à Tripoli sous la coupe de la coalition de milices Fajr Libya, et l'autre dans l'est, le seul reconnu par la communauté internationale.