C'est la dernière en date d'une série d'attaques meurtrières dans la capitale afghane. Il y a trois mois, un attentat dévastateur au camion piégé avait frappé le quartier diplomatique de Kaboul, faisant environ 150 morts et 400 blessés, pour la plupart des civils.
L'explosion de mardi a été provoquée par un kamikaze vers 10H00 locales (05H30 GMT) à l'extérieur d'une filiale de la banque privée Kaboul Bank à proximité du square Massoud, a déclaré à l'AFP Najib Danish, un porte-parole du ministère afghan de l'Intérieur.
"Le dernier bilan de l'attaque terroriste d'aujourd'hui fait état de 5 tués, dont un garde, et huit civils blessés", a-t-il précisé.
La déflagration s'est produite alors que de nombreuses personnes étaient censées venir chercher leur salaire à la banque avant la grande fête musulmane de l'Aïd al-Adha ce week-end. Les salaires des forces de sécurité et des employés du gouvernement transitent en général par la Kaboul Bank.
La rue concernée est une artère commerçante très fréquentée qui mène jusqu'au square Massoud près de l'ambassade des Etats-Unis, dans le quartier diplomatique de Kaboul. Le site était jonché de débris de verre et de métal et de taches de sang, a constaté l'AFP.
"J'étais au volant quand j'ai entendu un grand boum. L'explosion était si forte qu'elle a brisé les vitres de ma voiture. J'ai vu des gens qui hurlaient et pleuraient près de la banque", a déclaré un témoin à l'AFP.
Les talibans ont revendiqué l'attentat via le compte Twitter de leur porte-parole. Les insurgés ont mené ces derniers temps une série d'attaques à la faveur de la saison estivale qui voit habituellement un regain de violences.
Il survient en outre quelques jours après que le président américain Donald Trump a ouvert la voie au déploiement de milliers de soldats américains supplémentaires en Afghanistan, une décision saluée par les autorités afghanes.
Les talibans, qui réclament un retrait total des troupes internationales et ont régné sur le pays de 1996 à 2001, ont réagi en promettant de faire de l'Afghanistan un "nouveau cimetière" pour les Américains.
Le Pakistan a pour sa part mal accueilli certains des propos de M. Trump, qui l'a accusé d'être "souvent un refuge pour les agents du chaos, de la violence et de la terreur".
Islamabad a réagi en repoussant la visite prévue lundi de la diplomate américaine Alice Wells, émissaire pour l'Asie centrale et méridionale. Le Pakistan a également annoncé la tenue de pourparlers avec l'envoyé chinois pour les affaires afghanes. La Chine a ouvertement apporté son soutien à son partenaire et voisin le Pakistan après les accusations de M. Trump.
La population afghane paie un très lourd tribut au conflit qui a débuté avec l'invasion américaine il y a 16 ans pour chasser du pouvoir les talibans. Pour les experts, la stratégie de Donald Trump pourrait renforcer la détermination des insurgés et se traduire par des pertes civiles plus lourdes encore.
Depuis la fin de la mission de combat de l'OTAN dans le pays, l'armée et la police afghanes sont à la peine pour faire face aux insurgés, en même temps qu'elles affrontent la menace croissante du groupe Etat islamique. Ce dernier a revendiqué un attentat contre une mosquée chiite qui a fait 28 morts vendredi à Kaboul.