L'attaque a visé le point de contrôle de Jimtilo dans le sud de Maiduguri, capitale de l'Etat de Borno. L'explosion a eu lieu à 12H10 (11H10 GMT), au moment où les voyageurs arrivant à Maiduguri étaient contrôlés, ont-ils dit.
L'attentat a fait quatre morts, dont deux civils membres de la milice et un policier, et cinq blessés. Selon un milicien, le kamikaze a déclenché ses explosifs au milieu d'un groupe de voyageurs.
Samedi, Maiduguri avait déjà été frappée par un attentat suicide: deux kamikazes avaient déclenché leurs explosifs aux abords d'une gare routière, faisant deux morts.
Cet attentat avait été revendiqué dans la journée par Boko Haram, tout comme celui perpétré le même jour sur le marché central de la capitale tchadienne et qui a fait 15 morts.
Maiduguri, berceau du groupe armé islamiste, a été frappée à de nombreuses reprises par des attentats de Boko Haram. Cette insurrection et sa répression par les forces armées ont fait plus de 15.000 morts et 1,5 million de déplacés.
Le groupe a multiplié les attentats depuis que le nouveau président, Muhammadu Buhari, a pris ses fonctions le 29 mai, faisant au moins 570 victimes selon un décompte de l'AFP.
Le président nigérian Muhammadu Buhari a limogé et remplacé lundi l'ensemble des chefs des forces armées (l'armée de terre, de de l'air et de la marine) nommés par son prédécesseur, une mesure largement attendue compte tenu de la multiplication récente des attentats commis par Boko Haram.
Le chef d'état-major des armées, et le conseiller national pour les questions de sécurité ont également été remplacés et six nouveaux responsables ont été nommés dans la foulée
Buhari, élu en mars face au président sortant Goodluck Jonathan et investi le 29 mai, a fait de la lutte contre le groupe islamiste la priorité de son mandat. Ces nominations sont les plus importantes depuis sa prise de fonctions, dans un pays qui n'a toujours pas de gouvernement.
Peu avant cette annonce lundi, un nouveau kamikaze se faisait exploser dans le nord-est du Nigeria, et le Cameroun voisin, déjà maintes fois touché par des raids meurtriers et des enlèvements, a été à son tour dimanche soir le théâtre d'un double attentat suicide, le premier sur son sol, avec un bilan de 11 morts.
L'armée a été très critiquée pour n'avoir pu contenir l'insurrection islamiste, désormais affiliée au groupe jihadiste Etat islamique (EI).
Sur le terrain les troupes démoralisées et mal équipées n'ont pas pu faire face à l'avancée des islamistes, qui ont réussi à s'emparer de pans entiers de territoires l'an dernier dans le nord-est du Nigeria.
Le lancement, début 2015, d'une opération militaire régionale dans laquelle le Tchad est en première ligne et le recours à des mercenaires étrangers avaient permis de chasser Boko Haram des zones sous son contrôle mais les violences ont repris de plus belle au Nigeria et dans les pays voisins impliqués, le Niger et le Cameroun.