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L'opération "antiterroriste" menée dans la région s'est terminée lundi matin et cinq assaillants ont été "liquidés", a annoncé le Comité antiterroriste russe. "Leur identité a été établie".
Il n'était toutefois pas clair dans l'immédiat si d'autres assaillants avaient pu s'échapper. Aucun élément sur leurs motivations ou leur identité n'a filtré et le Kremlin n'a pas encore réagi.
Cette série d'attaques qualifiées de "terroristes" par les autorités russes intervient trois mois après l'attentat revendiqué par l'organisation jihadiste Etat islamique (EI) commis au Crocus City Hall, une salle de concert de la banlieue de Moscou, et qui avait fait plus de 140 morts, ravivant la menace du terrorisme islamiste dans le pays.
Les attaques de dimanche, qui n'ont pas été revendiquées dans l'immédiat, ont eu lieu à Makhatchkala, capitale du Daguestan, et dans la ville côtière de Derbent.
Région russe à majorité musulmane voisine de la Tchétchénie, le Daguestan a été le théâtre dans les années 2000 d'affrontements armés à répétition avec des jihadistes, comme une grande partie du Caucase. Cette insurrection islamiste a été matée par les forces russes après de longues années de combat, et la Russie n'avait plus l'habitude de ce type d'attentats.
Les attaques ont visé dimanche "deux églises orthodoxes, une synagogue et un check-point de la police", d'après le Comité d'enquête russe, qui a ouvert une enquête pour "actes terroristes".
"Quinze agents des forces de l'ordre ont été tués, ainsi que quatre civils, dont un prêtre orthodoxe", ont annoncé les enquêteurs, revoyant le bilan précédent à la hausse.
Le grand rabbin de Russie, Berl Lazar, a dénoncé un "crime ignoble", guidé par la volonté de "tuer le plus grand nombre possible d'innocents".
Lundi, le dirigeant du Daguestan, Sergueï Melikov, s'est rendu dans la synagogue de Derbent, prise pour cible par les attaquants. Sur une vidéo publiée par ses services sur les réseaux sociaux, on le voit déambuler à l'intérieur de l'édifice, des traces de sang étant encore visibles au sol.
Des représentants juifs, dont le Congrès juif russe, ont affirmé qu'une deuxième synagogue avait aussi été incendiée lors des attaques.
"Nous savons qui est derrière ces attaques terroristes et quel objectif ils poursuivent", a dit Melikov assuré sur Telegram, sans plus de précisions.
"La guerre arrive dans nos maisons aussi. Nous le sentions, mais aujourd'hui nous l'affrontons", a-t-il ajouté, semblant vouloir établir un lien avec l'Ukraine.
Les autorités russes, sans jamais avancer de preuves, ont déjà accusé Kiev d'avoir joué un rôle dans l'attaque sanglante, revendiqué par l'EI, du Crocus City Hall.
Des individus armés ont également ouvert dimanche le feu contre un véhicule transportant des policiers, blessant l'un d'eux, à Sergokala, village situé entre Makhatchkala et Derbent, selon le ministère de l'Intérieur local.
Les autorités n'ont pas précisé si ces individus étaient les mêmes que ceux qui ont mené des attaques à Makhatchkala et Derbent ou non.
Les autorités locales du Daguestan ont décrété trois jours de deuil, de lundi à mercredi.
En octobre, des émeutes hostiles à Israël avaient éclaté dans l'aéroport de Makhatchkala.
Une foule d'hommes avait envahi son tarmac, en pleines tensions à travers le monde liées au conflit entre Israël et le groupe islamiste palestinien Hamas, au moment de l'atterrissage d'un avion en provenance d'Israël.
La Russie a été visée à de multiples reprises par des attentats et attaques jihadistes, à l'image de l'attentat au Crocus City Hall et de la rébellion islamiste des années 2000 dans le Caucase, mouvement né du premier conflit contre la Tchétchénie séparatiste en 1994-1996.
Le week-end dernier, plusieurs membres de l'EI ont été tués après avoir pris en otage deux agents pénitentiaires dans une prison.
L'organisation jihadiste a aussi menacé Moscou du fait de son soutien au régime syrien de Bachar al-Assad.