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Ces émeutes ont commencé après que trois fillettes ont été tuées dans une attaque au couteau lundi à Southport (nord-ouest de l'Angleterre), un drame qui a donné lieu à de multiples rumeurs et à de la désinformation sur les réseaux sociaux sur la religion et l'origine de l'agresseur présumé.
"Je vous garantis que vous regretterez d'avoir participé à ces désordres", que ce soit directement ou indirectement, "en ayant provoqué ces actions en ligne", a affirmé le chef du gouvernement travailliste arrivé il y a tout juste un mois au pouvoir, lors d'une courte déclaration depuis Downing Street.
Keir Starmer a promis que son gouvernement ferait "tout ce qu'il faut pour traduire ces voyous en justice aussi vite que possible".
Il s'exprimait après que de nouveaux rassemblements ont eu lieu dimanche avec comme mot d'ordre "Enough is enough (Trop c'est trop)", en référence à l'arrivée au Royaume-Uni de migrants traversant la Manche sur des canots pneumatiques.
Les forces de l'ordre ont indiqué avoir procédé à près de 150 arrestations depuis samedi.
A Tamworth, près de Birmingham (centre), la police locale a indiqué être intervenue dimanche soir près d'un hôtel, pris pour cible par un "important groupe d'individus". Ils ont "jeté des projectiles, brisé des vitres, allumé des feux et ciblé la police" et un policier a été blessé, a-t-elle détaillé.
Un peu plus tôt à Rotherham, dans le Nord, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées devant un hôtel hébergeant des demandeurs d'asile et des affrontements ont éclaté avec les forces de l'ordre.
Au moins dix policiers ont été blessés, mais aucun personnel ou client de l'hôtel, a indiqué la police locale.
Certains participants ont brisé des vitres de l'établissement, ont déclenché un feu, jeté des projectiles sur les policiers, quand d'autres ont crié des slogans comme "Mettez-les dehors".
Certains sont parvenus à entrer dans l'hôtel, sans qu'il soit clair dans l'immédiat si des demandeurs d'asile étaient à l'intérieur ce jour.
La ministre de l'Intérieur Yvette Cooper a qualifié sur X ces actes de "tout à fait effroyables".
A Middlesbrough (nord-est), des débordements ont également eu lieu dans le centre-ville. Une équipe de l'AFP a eu sa caméra cassée par des manifestants.
Jamie Atkinson, 34 ans, assure à l'AFP n'avoir "rien à voir avec l'extrême droite" et être là pour "les petites filles" tuées à Southport et pour demander que l'on "empêche des gens dont on ne connaît rien de venir chez nous", en référence aux migrants qui arrivent au Royaume-Uni.
D'autres manifestations ont eu lieu à travers le pays, à Aldershot (sud-ouest), Bolton (nord) ou Weymouth (sud), dans un climat généralement tendu.
Il s'agit du quatrième jour de violences au Royaume-Uni depuis le meurtre des trois fillettes. Des émeutes et affrontements entre police, manifestants, et parfois contre-manifestants anti-racistes, ont eu lieu dans une dizaine de villes, dont Liverpool (nord-ouest), Hull (nord-est), Belfast (Irlande du Nord), Leeds (nord), Sunderland (nord-est) ou encore à Southport mardi, où une mosquée a été prise pour cible.
Le suspect des trois meurtres, un adolescent de 17 ans, a été inculpé et placé en détention.
Dimanche, des responsables religieux de Liverpool représentant différentes confessions ont publié un communiqué appelant à l'unité.
Le pays n'avait pas connu une telle flambée depuis 2011, après la mort d'un jeune homme métis, Mark Duggan, tué par la police au nord de Londres.
Depuis lundi, Keir Starmer multiplie les messages de fermeté et de soutien aux forces de l'ordre contre ce qu'il a de nouveau décrit dimanche comme "des violences d'extrême droite".
"Si vous ciblez des gens à cause de la couleur de leur peau ou de leur religion, c'est de l'extrême droite", a-t-il insisté.
Le gouvernement a annoncé renforcer la protection policière des mosquées.
Certains commentateurs et responsables politiques ont estimé que la montée d'un discours anti-immigration dans la classe politique a légitimé les manifestants.
Lors des dernières législatives, le parti anti-immigration Reform UK a engrangé plus de 14% des voix.
Pour la coprésidente du parti Vert, Carla Denyer, ces violences doivent servir "de signal d'alarme pour tous les responsables politiques" ayant utilisé une rhétorique anti-immigration.