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Dans son discours d’ouverture de cet évènement, le Haut commissaire a mis l’accent sur l’importance des projections démographiques en indiquant que disposer de données fiables et actualisées est nécessaire pour cerner et évaluer les besoins socioéconomiques des différentes catégories de la population. Elles servent par ailleurs comme base pour toutes les prévisions et démarches prospectives. C’est vraisemblablement au niveau du continent africain que ces données se vérifient le plus. La démographie y est spectaculaire et selon les Nations unies, elle pourrait doubler en l’espace d’une quarantaine d’années passant de près d’un milliard d’habitants en 2012 à 2,2 milliards en 2050. M. Lahlimi a précisé toutefois que cette évolution démographique varie d’un pays à l’autre en fonction du niveau de transition démographique. A titre d’exemple, les pays au Sud du Sahara enregistrent en majorité des indices synthétiques de fécondité dépassant de loin la moyenne africaine de 4,5 enfants par femme alors que le Maroc a affiché, en 2010, un taux de fécondité de 2,19 enfants par femme.
M. Lahlimi va plus loin dans son analyse en évoquant à ce niveau, le risque de la montée du nombre d’adultes en âge de travailler (15 à 59) dont l’effectif passerait de 554,4 millions à près de 1,3 milliard entre 2010 et 2050, soit environ 750,9 millions de personnes de plus. Au Maroc, en particulier, l’effectif de la population en âge d’activité qui était de 21 millions en 2012 serait de 24,1 millions en 2050. Ceci constitue un défi majeur pour l’emploi, en particulier celui des jeunes.
Par ailleurs, le taux de fécondité africaine pourrait produire une chute des taux de dépendance (rapport inactifs/actifs) et pourrait de ce fait favoriser l’épargne des ménages et un investissement dans le capital humain ; autrement dit, l’apparition d’un «dividende démographique», une sorte d’opportunité historique pour la croissance économique de l’Afrique. Cependant, l’aubaine démographique n’engendre pas mécaniquement des gains économiques, n’a pas manqué de souligner M. Lahlimi. Des politiques structurelles appropriées sont nécessaires pour que les opportunités et les fenêtres que cette aubaine ouvre se traduisent en plus de richesses et de progrès social. D’ailleurs, quoique riche en ressources naturelles (terres arables et minerais), l’Afrique demeure à la traîne par rapport aux autres régions du monde, à cause du faible niveau de développement des infrastructures et de la prépondérance du secteur informel.
Quid de l’importance des données des recensements et leurs limites ?
La réponse s’impose d’elle-même. En l’absence de registre de population et de système d’état civil généralisé en Afrique, les recensements de population restent une source privilégiée de données démographiques. Toutefois, vu le coût élevé de leur réalisation tributaire en partie des financements externes, ils ne sont organisés que tous les dix ans voire plus. En plus du problème de ponctualité s’ajoute également le manque de rigueur et de fiabilité dans l’exploitation des données.
Face à ces limites, M. Lahlimi a indiqué que les enquêtes démographiques restent d’un grand apport, particulièrement au cours des périodes intercensitaires. C’est le cas au Maroc de l’enquête démographique à passages répétés réalisée en 2009/2010 par le HCP et qui a permis l’actualisation des principaux indicateurs démographiques.