Ce report de dernière minute illustre bien la vraie situation qui a toujours prévalu dans les milieux du cyclisme national quelle que soit l'équipe qui est aux commandes de la Fédération Royale marocaine de cyclisme parce que depuis les années soixante-dix, personne n'a voulu s'attaquer aux vrais problèmes qui empêchent cette discipline de rattraper son retard et d'aller de l'avant dans la voie du progrès.
Même la nouvelle équipe fédérale, dont le premier mandat touche à sa fin, n'a pas osé aller au fond des choses. Le Tour du Maroc et l'Africa Tour sont certes importants, cependant, ils ne doivent pas occulter les vrais problèmes du cyclisme national qui n'a que trop souffert d'une certaine façon de voir les choses complètement dépassée. Tant que le niveau des dirigeants des clubs n'aura pas été relevé, il n'y a rien à espérer de bon dans un sport qui exige aujourd'hui un très bon niveau d'instruction, de hautes compétences administratives et techniques et une grande disponibilité.
L'exemple nous est donc venu de Marrakech où, sentant que l'assemblée convoquée n'aboutirait à rien, la Fédération a finalement pris la décision de la reporter purement et simplement. Si les choses avaient changé dans cette discipline et si les mentalités avaient vraiment évolué, elle n'aurait pas eu recours à cette solution extrême.
Quoi qu'il en soit, l'avenir du cyclisme national passe impérativement par une décentralisation et une déconcentration mûrement réfléchies. Il est quand même triste de constater que la Fédération de cyclisme demeure l'une des rares Fédérations sportives nationales à ne pas s'être dotée de structures décentralisées dans toutes les régions du Royaume. Cette absence, fort regrettable, a des effets négatifs sur le niveau des pratiquants et des cadres techniques et administratifs qui assurent la gestion de cette discipline au niveau des clubs, et par voie de conséquence au niveau de la Fédération.
On a donc fait fausse route car le problème se trouve à la base, c'est-à-dire au niveau des clubs. Et tant qu'on n'aura pas assez de courage et de volonté pour le résoudre au lieu de continuer à opter pour des solutions de facilité, le cyclisme n'ira pas loin quoi que l'on fasse.
Aujourd'hui, plus que jamais, cela est encore possible. Mais encore faut-il prendre les décisions nécessaires en commençant par associer les compétences nationales reconnues à la réflexion et à l'élaboration d'une vraie politique de développement du cyclisme national à même de lui permettre d'occuper la place qui est la sienne au plan régional et continental et remonter son handicap au plan international.
Tels sont les défis à relever au plus vite pour mettre fin, une fois pour toutes, à cette situation anachronique qui ne fait que perdurer.