L'offensive des YPG (Unités de protection du peuple) a commencé après minuit. Il s'agit de reprendre le quartier sud-est de Nachoua, près du bureau du gouverneur. La puissante milice s'était auparavant emparée de Ghouaïran. Quand les combats se sont intensifiés la semaine dernière, des milliers de civils se sont réfugiés dans les villages alentours, rapportent des habitants.
Les récents combats à Hassaka sont les plus violents entre le gouvernement de Damas et les YPG depuis le début de la guerre civile, il y a plus de cinq ans. L'armée syrienne a ainsi déployé ses avions de guerre contre les YPG la semaine dernière pour la première fois depuis le début du conflit.
Cela a conduit la coalition internationale menée par les Etats-Unis en Syrie à dépêcher ses propres avions pour protéger les forces spéciales américaines au sol, qui sont chargées d'aider à la formation de certains rebelles modérés et notamment des YPG.
Les Unités de protection du peuple sont au coeur de la campagne de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis contre l'Etat islamique. Elles contrôlent une partie du nord de la Syrie, où, associés à d'autres groupes kurdes, elles ont installé leur propre gouvernement.
Les médias publics syriens ont accusé la force de sécurité Assayich liée aux YPG de ne pas respecter le cessez-le-feu et d'avoir incendié des bâtiments publics à Hassaka.
Les YPG, qui nient être entrées dans une trêve, ont distribué des tracts et fait des annonces par haut-parleur pour demander au personnel militaire et aux milices qui soutiennent le gouvernement de remettre leurs armes.
Les YPG sont la branche armée du Parti de l'union démocratique (PYD), parti politique syrien lui-même lié au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui défend l'autonomie des Kurdes en Turquie voisine.
Les YPG laissent entendre qu'elles sont prêtes à laisser une présence gouvernementale dans la zone de sécurité où se trouvent les bâtiments publics au coeur de la ville.
Des habitants soulignent que l'armée syrienne a donné des armes et des territoires aux YPG au début du conflit quand Bachar al Assad cherchait à éliminer avant tout les rebelles arabes sunnites qui cherchaient à le renverser.
Le gouverneur d'Hassaka a dit aux médias publics après la flambée de violence que l'armée syrienne avait certes donné des armes et des chars aux YPG pour lutter contre les éléments djihadistes, mais qu'elle ne s'attendait pas à ce qu'ils se retournent contre elle.