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Le taux de participation est la grande inconnue de ces législatives. La grande crainte aussi. D’un bout à l’autre de l’échiquier politique, tous s’interrogent en effet sur le degré d’adhésion des citoyens électeurs. En 2007, le taux de participation qui n’avait guère dépassé les 37% avait été une véritable douche froide pour le personnel politique. «Quel que soit le taux de participation, il est important de comprendre que la participation est essentielle à la démocratie. Dans les grandes démocraties, la participation est souvent loin d’atteindre des sommets.Il faut bien le comprendre : on ne construit pas une démocratie sans participation ni élection», fait valoir Khadija Marouazi, la présidente du «Médiateur pour la démocratie et les droits de l’Homme». Cette activiste en est convaincue : ce rendez-vous électoral constitue un test pour la mise en œuvre des engagements de la nouvelle Constitution laquelle est brandie en étendard par tous les partis politiques qui se sont lancés dans la course électorale. «En plus, il y a lieu de remarquer qu’il y a un nouveau langage dans le discours politique, de nouvelles figures partisanes sont apparues. Tout cela, nous l’avons vu durant la campagne électorale. Maintenant, cette démarche de participation ne suffit pas à mettre en œuvre la nouvelle Constitution. Il faut nécessairement accompagner le processus par le renforcement de moyens de contrôle. Ici, la société civile peut jouer un rôle déterminant dans l’évaluation et le contrôle des politiques publiques mais aussi de l’action de l’opposition», soutient K. Marouazi.
«L’abstention fait le jeu des acheteurs de conscience»
L’abstention est dans toutes les têtes politiques. Les appels à la participation se sont multipliés. Quelques jours avant le lancement de la campagne électorale, la Koutla que composent l’USFP, l’Istiqlal et le PPS a lancé un appel aux citoyens pour qu’ils expriment leur choix par les urnes et ne s’en détournent pas. «Il faut voter. Peu importe si vous votez blanc, mais votez à tout prix. La nouvelle Constitution est un défi. Il faut la mettre en œuvre». C’est le leitmotiv de Mohamed Mjid. Le doyen de la société civile, réputé pour ne pas parler la langue de bois, le dit sans ambages : si les citoyens votent blanc, les partis doivent être les premiers à en tirer les leçons. «Mais pour l’heure il faut se rendre aux urnes. Nous ferons les comptes après le 25 novembre», annonce un Mjid résolument décidé.
A la télévision, dans les meetings, les réunions dans les souks ou les cafés populaires, les candidats ont été nombreux à le dire et le redire : il faut barrer la route aux acheteurs de conscience et marchands de la démocratie. C’est principalement la raison pour laquelle le cinéaste Hamid Faridi a choisi d’aller voter aujourd’hui. «Je vais voter parce que ce ne sont pas les 4000 voix achetées qui vont porter un corrompu au Parlement mais bel et bien les 40 000 voix qui ne se sont pas exprimées en boudant les urnes qui le feront. Il faut absolument participer au vote, sinon c’est le pire qui va revenir sous la Coupole. Et ce sera de notre faute. D’ailleurs, l’abstention fait le jeu de tous les pourris qui se sont portés candidats qui se voient déjà élus. On n’a plus le droit de laisser la démocratie être prise en otage par ces gens-là», martèle l’auteur du long métrage «Le vélo».
Hassan Nafali ira bien voter ce vendredi 25 novembre. Ce vice-président de la Coalition marocaine de la culture et des arts est prompt à l’admettre : la participation est un signe de la normalisation de la démocratie. Pas question non plus pour cet homme de théâtre de laisser la voie ouverte aux acheteurs de voix et de conscience. «Le changement commence par les urnes. De plus, ce changement est palpable dans les candidatures présentées lors de ces élections législatives. 70% des candidats sont des nouveaux visages, des femmes, des jeunes. Ce qui signifie que le choix existe et il est important que les citoyens choisissent en donnant leur voix. D’autant qu’aujourd’hui, nous avons tous la possibilité de procéder à une rupture avec le passé. Ne ratons surtout pas cette occasion!», s’exclame H. Nafali.
«Mais en votant j’accomplis simplement mon devoir de citoyenne !». Quand on demande à la présidente de Solidarité féminine, Aicha Ech Chenna pour quelle raison elle vote, sa réponse est d’abord une leçon de civisme. «Il faut exprimer sa voix, quel que soit son choix. Je vote aujourd’hui. Mon vote procède d’une conviction personnelle parce que je suis libre de mes choix. Une chose est sûre : en votant, on participe à la construction de la démocratie dans notre pays. Ce qui n’empêche personne d’exprimer son désaccord», conclut cette Mère courage de la société civile.