-
Driss Lachguar reçoit les dirigeants des partis de Palestine, du Koweït et de Libye
-
La portée stratégique de la régionalisation avancée exige une implication accrue de tous les acteurs dans le processus de concertation et de dialogue constructif
-
La Chambre des représentants et le Haut Conseil d'Etat libyens s'accordent sur la phase préliminaire des échéances électorales
-
Crise libyenne : Nasser Bourita souligne la nécessité impérieuse de s'imprégner de l'"esprit de Skhirat"
-
Libération de quatre ressortissants français retenus à Ouagadougou depuis décembre 2023 suite à la médiation de SM le Roi
Il faut savoir que sur le marché international, le commerce de détail des carburants n’intéresse plus les multinationales. L’infrastructure de distribution pétrolière, fort coûteuse et non sans danger, s’est avérée finalement pas vraiment rentable, avec une marge brute de distribution très faible. En France, en l’occurrence, le renforcement des normes environnementales imposées par l’Etat a mis à rude épreuve les stations-services.
Un journal français nous apprend que la distribution pétrolière fait face à un durcissement lourd des réglementations. « Les investissements à engager (pour la mise en conformité) s’élèveraient entre 50.000 et 60.000 euros par station. Une multitude d’entre elles, trop proches des routes, devront donc être rasées et/ou être reconstruites plus loin». Le journal signale qu’à court terme, «quatre obligations sont à respecter par les stations-services. «L’article 16 de l’arrêté du 18 avril 2008 impose que les «réservoirs simple enveloppe enterrés non stratifiés et non placés en fosse soient remplacés, avant le 31 décembre 2010, […] ou transformés en réservoir à double enveloppe avec un système de détection de fuite». «L’étanchéité des aires de dépotage et distribution des carburants, les moyens de collecte des hydrocarbures, le traitement et la surveillance des eaux résiduaires sont trois autres mises en conformité à effectuer d’ici la fin de l’année, sous peine de fermeture administrative».
A ces quatre obligations s’ajoutent d’anciennes réglementations majeures à échéance entre 2012 et 2020 : protection des installations contre la foudre pour 2013, interdiction de bouches de dépotage situées en sous-sol ou au rez-de-chaussée d’immeuble habité par des tiers pour 2015, mise en place de systèmes de récupération de vapeurs pour 2016 et mise en place de systèmes de détection des vapeurs pour le 1er janvier 2020.
Ce n’est donc pas par hasard que les groupes pétroliers cèdent leur activité de distribution. Shell, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a déjà vendu les deux tiers de ses 340 stations courant 2009. Même le Groupe français Total, mettant en avant sa politique de rationalisation, a décidé de «réduire son parc de 10% dans les deux prochaines années ». British Petrolium -BP-, responsable de la plus grave catastrophe écologique au golf du Mexique, est en négociation avec l’israélien Delek pour lui céder son réseau français. Les commentateurs estiment à 500 le nombre de stations qui vont fermer d’ici 2012.
On pourrait en conclure que Shell Group, anticipant les retombées de ce durcissement de la réglementation, mais surtout la faible marge de rentabilité de la distribution pétrolière, conjuguée aux multiples problèmes sociaux liés à ce segment d’activité, initie un «désengagement de l’Afrique», non pas comme il l’avait fait dans les pays européens, (pays par pays et dans les règles de l’art, à perte parfois), pour user et abuser de sa position dominante sur un continent où tous les stratagèmes sont encore possibles. Maintenant que tous les salariés Shell Afrique sont parvenus à créer cette communion combien nécessaire en ces temps difficiles, il appartient aux gouvernements de tirer la leçon et d’en faire une raison supplémentaire de combat pour l’indépendance.