Après deux ans de détention : Zahra Boudkour chaleureusement accueillie chez elle

C’est par des youyous, des chants traditionnels de la région de Zagora et des slogans engagés scandés par les jeunes venus nombreux que la jeune Zahra Boudkour a  été accueillie chez elle ce week-end. Après deux ans passés dans les prisons de Boulmharz à Marrakech et Bengrir, l’accueil réservé par la population de Zagora à leur jeune militante a été tout simplement émouvant. La jeune fille de 23 ans était vêtue d’un caftan rose. Avec sa main gauche, elle brandissait un étendard rouge frappé d’une faucille et d’un marteau. Une attitude d’afficher clairement sa  tendance idéologique, mais aussi la cause de sa détention. Une véritable fête à la marocaine. Sourires, accolades aux membres de sa famille et voisines, alternance des chants locaux populaires et slogans militants et affluence des habitants…tout cela donne l’air d’une ambiance bon enfant.
Entre le 15 mai 2008, date de son arrestation à Marrakech et le 15 mai 2010, date de sa libération, Zahra aura passé deux de ses plus belles années de jeunesse, dans des lieux où elle n’aurait pas dû être. Entre-temps, elle en aura vu de toutes les couleurs…. Les organisations des droits de l’Homme ont eu l’occasion de dénoncer fermement les conditions de sa détention et ont appelé à un procès équitable pour Zahra et ses camarades. Les faits de son arrestation remontent au 14 mai 2008. Alors que les étudiants de l’université Cadi Ayyad organisaient une marche en direction de la présidence de l'université, la police est intervenue violemment pour les disperser. Le lendemain, les étudiants ont été avisés que le président de l’université voulait les recevoir dans la perspective d’un dialogue concernant leurs doléances. Dès 8h30, Zahra et ses camarades se sont rendus à l'université, mais la jeune fille et plusieurs de ses camarades ont été appréhendés par la police, qui les a conduits au commissariat de Jamaa Lefnaa.