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Lors de cette rencontre animée par des institutionnels, des industriels ainsi que des chercheurs universitaires, les intervenants ont également mis l'accent sur l'impératif de mettre en place, par le gouvernement, de nouveaux mécanismes afin d'assurer le suivi et l'évaluation des accords de libre-échange (ALE) déjà signés, d'identifier des barrières non tarifaires qui bloquent les exportations nationales et de soutenir les entreprises potentiellement exportatrices.
En outre, rapporte la MAP, ils ont appelé les industriels à être plus innovants, plus entreprenants et en phase avec les enjeux et les défis d'un monde plus mondialisé et plus global.
Ainsi Abdellatif Komat, doyen de la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de l'Université Hassan II de Casablanca, organisatrice de cet événement, a relevé que la question de l'étude de l'impact de l'ouverture d'une et celle des ALE, en particulier, suscite une attention particulière vu la place qu'ils devraient occuper dans la réflexion autour du modèle économique à construire.
"Ce sujet est encore crucial car nous l'abordons en relation avec le secteur industriel", a t-il ajouté, soulignant que l'existence d'un secteur industriel bien structuré est fondamental pour disposer d'une économie équilibrée, génératrice d'une croissance régulière et soutenue, créatrice d'emplois et ouverte sur les innovations technologiques.
Rappelant que le Royaume a signé, depuis 1996, des accords de libre-échange notamment avec l'Union européenne, la Turquie, les pays arabes dans le cadre de l'accord d'Agadir (Egypte, Tunisie, Jordanie, Liban, Palestine) et les Etats-Unis, M. Komat a dressé un diagnostic de ces différents accords, tout en avançant des indicateurs macro-économiques attestant des apports et des limites des ALE signés par le Maroc.
Au niveau des apports, il a évoqué l'influence positive sur le positionnement du Maroc sur de nouveaux secteurs orientés vers l’export, tels que l'automobile, l'aéronautique, l'électronique, l'industrie chimique et l'effet positif sur le développement des IDE (32 milliards de dirhams en 2017, soit plus de 3,5% du PIB).
"Les ALE font également l'objet de critiques émanant, d'une part, de l'analyse d'indicateurs socioéconomiques qui en découlent (perte d'emploi, aggravation des déficits commerciaux) et, d'autre part, de professionnels de branches industrielles dont l'activité est menacée par une concurrence déloyale et par des pratiques illicites telles que le dumping", a t-il fait savoir.
Pour sa part, Chafik Essalouh, directeur des études et de la coopération internationale à l'Administration des douanes et impôts indirects (ADII), a abordé l'impact fiscal des ALE, notant que ces accords sont estimés, en 2018, à 167 milliards de dirhams (MMDH), soit 35% des importations globales du Royaume qui sont de l’ordre de 480 MMDH.
"Rapportés aux importations taxables seulement, ces accords représentent 49% », a-t-il fait précisé.
Par ailleurs, il a relevé que les droits d'importations perçus, au titre de l'année 2018, se sont élevés à 9,5 MMDH, notant que si les 167 MMDH des ALE ont été soumis au régime de droit commun, ils "nous auraient rapporté pratiquement 19 MMDH de plus".
De son côté, le président de l'Association marocaine des industries de textile et de l’habillement (AMITH), Karim Tazi a indiqué que "le problème n'est pas dans la politique d'ouverture ni dans les ALE eux-mêmes mais plutôt dans la capacité à gérer et déceler s'il y a des tricheurs et des pratiques illicites".
"Nous avons étudié tous les business models existants et aucun n’est viable ni peut résister à la concurrence déloyale, au dumping et à la contrebande", a-t-il soutenu.
En outre, M. Tazi a relevé que les industriels font face à des "consommateurs" qui n’acceptent plus passivement les biens qu'on leur propose et qui deviennent, eux, les vrais décideurs, ajoutant que ces consommateurs sont en train de changer tous les modèles de distribution dans le monde.