Astucieusement guidé par ses agents et conseillers, la star du foot anglais a mis en scène un spectaculaire faux départ afin d'obliger ses dirigeants à se plier à ses exigences financières.
20 octobre: Rooney confirme par un communiqué ce que son entraîneur Alex Ferguson a révélé la veille, la mine défaite, en conférence de presse: il quitte Manchester après six ans de “success story” (132 buts, 3 Premier Leagues, 1 Ligue des champions, 3 Coupes de la Ligue).
Raison invoquée, le manque d'ambition du club, dont les dirigeants n'ont pas su le convaincre qu'ils continueraient à attirer les meilleurs à Old Trafford.
22 octobre: alors que toute l'Angleterre se perd en conjectures sur l'avenir du capricieux attaquant - Ira-t-il au Real Madrid, comme Ronaldo l'année précédente? Osera-t-il trahir en signant chez l'ennemi Manchester City? - Rooney annonce la signature d'un nouveau contrat de cinq ans avec United.
A la clé, un salaire de 150.000 à 200.000 livres par semaine (176 à 235.000 euros), selon les estimations de la presse anglaise, contre 90.000 auparavant.
Il fallait vraiment que Manchester United, par ailleurs plombé par une gigantesque dette de 700 millions de livres, ait confiance dans la capacité de rebond de sa vedette pour accepter de casser sa tirelire, car, depuis six mois, l'attaquant n'était plus que l'ombre de lui-même.
Un Mondial raté :- A veille de la Coupe du monde, Rooney était pourtant considéré comme l'arme maîtresse de sa sélection. N'avait-il pas inscrit 34 buts depuis l'été précédent, un record dans sa carrière, et marqué 9 fois lors d'une brillante campagne de qualification? Un mois plus tard, le même homme était montré du doigt comme l'un des principaux responsables du fiasco de l'Angleterre, balayée par l'Allemagne (4-1) en huitièmes de finale. En quatre matches piteux, il avait été incapable de marquer le moindre but ou de créer quoi que ce soit pour les Trois Lions.
Son comportement à la reprise n'a pas rassuré ses supporteurs. A part deux bons matches contre la Bulgarie et la Suisse en éliminatoires de l'Euro-2012, Rooney a été le plus souvent invisible, ne marquant qu'un seul but, sur penalty, entre le coup d'envoi du Championnat et “l'affaire”.