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Sur Twitter aussi, et comme le souligne si bien l’ADC, les Arabes et musulmans sont la cible de plusieurs messages violents, dont des appels au meurtre. On peut lire entre autres commentaires: «American Sniper me donne envie de shooter des Arabes», «American Sniper me fait dix fois plus apprécier les soldats et 1.000.000 fois plus de détester les musulmans», ou encore «Enfin un film où les Arabes sont dépeints pour ce qu’ils sont vraiment: de la vermine déterminée à nous détruire ».
«American Sniper» est en effet l’adaptation du livre autobiographique de Chris Kyle, un tireur d’élite des Navy Seal, mort en 2013 et qui était réputé pour être le snipeur le plus redoutable de l’histoire américaine, avec à son compteur 160 morts confirmés. Dans son livre, il se vantait d’avoir tué 255 Irakiens, lors de l’invasion de l’Irak par les Américains. «Le vrai «American sniper» était un tueur haineux. Pourquoi les patriotes simplistes le traitent-ils comme un héros?», écrit Lindy West, chroniqueuse au célèbre journal anglais « The Guardian ».
Dans ce livre autobiographique, Chris Kyle traite les Irakiens de «sauvages, abjects et mauvais», et admet qu’il aurait «voulu en tuer davantage». «Voilà une question que les gens me posent sans cesse: Cela ne vous fait-il pas de la peine d’avoir tué tant d’Irakiens? Je leur réponds que non. J’adorais ce que je faisais. Je ne mens pas, ni n’exagère en disant que c’était même marrant», écrivait-il.
Le scénariste a tout de même essayé de supprimer ou de modifier quelques phrases à caractère raciste. A titre d’exemple, lorsque dans le film, un médecin demande à Chris Kyle, s’il regrette certains de ses actes, lui répond que non mais que ce qui le hante, ce sont tous les soldats américains qu’il n’a pas pu sauver. Mais pour la critique Michael Moore, ceci n’est qu’un lissage hollywoodien insuffisant. « J’ai apprécié la performance de Bradley Cooper, le montage et les costumes, dit-elle sur sa page Facebook, mais a regretté que, tout au long du film, les Irakiens soient appelés «sauvages» par les soldats américains». Le sniper le plus meurtrier de l’histoire de l’armée américaine fait donc couler beaucoup d’ancre. Etait-il un héros de guerre ou un lâche ? Le réalisateur engagé Michael Moore a été un des premiers à dénoncer ces tireurs d’élite: «Les snipers ne sont pas des héros. Et les envahisseurs sont les pires», a-t-il écrit sur son compte Twitter, précisant que son oncle avait été tué par un sniper lors de la Seconde Guerre mondiale.