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Toutefois, il y a lieu de constater que les crédits destinés aux ménages sont globalement à la hausse, si l’on considère les crédits immobiliers et les crédits à la consommation, dont le cumul représente près de la moitié des crédits à l’économie.
Par rapport aux taux débiteurs, les résultats de l’enquête trimestrielle de Bank Al Maghrib font ressortir une augmentation, au 4ème trimestre 2009, de 68 points de base (pbs) à 6,29% pour les crédits immobiliers, et de 8 pbs à 7,30 pour les crédits à la consommation. Une hausse qui s’explique, si l’on reprend les arguments des banquiers, par «l’assèchement des liquidités», conjugué à «la montée des risques», dans le contexte de crise économique et ses effets sur la sphère financière.
Cela dit, il est intéressant de se demander pourquoi les crédits à la consommation baissent. Peut-on en déduire que les ménages ont tendance à raisonner leur consommation ? Difficile d’y répondre, tant il est vrai que les statistiques disponibles (aussi bien auprès de la Banque centrale qu’auprès de la profession (GPBM pour les banques commerciales et APSF pour les sociétés de financement) ne renseignent pas sur l’état des lieux.
On sait, en revanche, que le poids des crédits immobiliers (pour l’acquisition d’un logement) pèse lourd dans l’endettement des ménages, en dépit des incitations fiscales et l’allongement de la durée des emprunts (jusqu’à 20 ans pour les ménages à faibles revenus). Or, il se trouve que les taux réels de sortie des crédits immobiliers et à la consommation opèrent désormais une nette remontée, qui risque de pénaliser davantage les souscripteurs de crédits.
Difficile, par ailleurs, de parler de surendettement des ménages. Les chiffres dont on dispose pour l’instant sont vieux sinon très aléatoires quant au niveau de la dette des ménages par rapport à leurs revenus, au moment où la croissance des prêts à l’habitat, qui forment l’essentiel des dettes, se poursuit fortement.
A l’APSF (l’Association professionnelle des sociétés de financement), on nous répond qu’ « il n’existe pas de surendettement au Maroc ». D’après une enquête réalisée en 2009 par l’APSF, «le taux d’endettement (rapport entre les crédits contractés par un client et ses revenus déclarés à l'établissement prêteur), n'excède pas les 35% en moyenne pour la tranche de revenus inférieurs à 3.000 dirhams et baisse sensiblement pour s'établir à 6% pour la tranche de revenus supérieurs à 20.000 dirhams.
De même, le taux des créances en souffrance s'élève à 13% pour la tranche de revenus inférieurs à 3.000 dirhams. Ce taux amorce une baisse pour les tranches de revenus entre 3.000 et 9.000 dirhams pour s'établir, en moyenne, à 9% et augmente sensiblement pour la tranche de revenus supérieurs à 20.000 dirhams pour atteindre 26%».
L’étude de l’APSF aboutit à la conclusion que l'encours des crédits à la consommation -rapporté au PIB-, s'établit à 8% au Maroc contre 13% en Jordanie. Et que « l'encours moyen par habitant observé au Maroc s'établit, à 1.620 DH, soit moins de 150 €. À titre comparatif, l'encours moyen par habitant au sein de l'UE dépasse les 2.300 €.
Remarquons que pour les observateurs avertis, ces chiffres ne reflètent pas fidèlement la réalité. De plus, les ménages continuent de s’endetter à un rythme soutenu, encouragés par la diffusion du crédit et le besoin d’accéder à la propriété.
Certains osent parler de «surendettement passif» (qui n’est plus le résultat d’une accumulation de crédits, mais qui est provoqué par la faiblesse des revenus et l’incapacité de rembourser dans les délais prévus les dettes contractées).
On ne s’en rend pas compte, mais les bouleversements macro-économiques qui sont en train de se produire un peu partout dans le monde (suite à la faillite de la Grèce) vont certainement avoir des conséquences particulièrement sur les ménages à faibles revenus, considérés comme «clients pas solvables» aux yeux des banquiers et autres vendeurs d’argent. La distribution du crédit peut aussi être source de disparité sociale.